Extrême Sud

Je lis : « Des familles sont contraintes de prendre des décisions extrêmes pour survivre ».

Renseignement pris, c’est pas chez nous. Ouf !

Il s’agit du sud de Madagascar, où la famine (pardon : « l’insécurité alimentaire », si l’on parle détachément) touche plus d’un million de personnes, du fait d’une extrême sécheresse attribuée au changement climatique.

Est-ce que, quelque part, l’on produirait trop de CO2 ?
Aujourd’hui, aux États-Unis, les climatiseurs consomment à eux seuls autant d’énergie que toute l’Afrique, paraît-il.
L’ultracapitalisme vert nous imposera-t-il un jour un pass énergétique en échange duquel nous nous engagerions à ne plus utiliser de climatiseur plus d’une heure par jour ?

En tout cas, l’État français s’est fendu d’un chèque de compensation : un euro par affamé.

Tout ce qui est planté meurt
« Regardez mon enfant, ayez pitié ! », interpelle une maman dans la région d’Anosy, terriblement affectée par la famine, à l’extrême sud de Madagascar. Elle s’empresse de déshabiller sa fille de cinq ans pour prouver la gravité de son état.
Côtes saillantes, bras faméliques, regard vide, la petite se laisse manipuler en silence et se met à trembler. Du village de Fenoaivo, elles doivent marcher une dizaine de km vers le centre de santé le plus proche. « Jésus est notre seul guide », dit cette femme qui n’a pas un sou en poche. 
Un peu plus loin, une famille endeuillée veille en silence autour d’un feu presque mort. « Nous ne pouvons pas faire l’enterrement car nous n’avons pas de zébu. Nous n’avons pas de repas à servir, pourtant chez nous c’est le plus important », se désole Rahovatae, devant la case où repose son père mort de faim quatre jours plus tôt. 
En attendant de l’aide, toute la famille cherche racines et tubercules, dernières denrées disponibles. « Il n’y a plus rien à prendre là. C’est par ici qu’on creusait », montre cette mère de neuf enfants, une bêche à la main, dans ce petit bois près du village.
Bredouille, elle se dirige vers des cactus et arrache un morceau. « J’enlève les épines au couteau. Ce n’est pas bon, c’est âcre et gluant au palais. Même cuit, ça n’a aucun goût. Ça nous affaiblit », se lamente-t-elle.
Film d’horreur
Son hameau désert fait partie de ceux que certains humanitaires appellent tristement « village zombie », où la vie se réduit à quelques silhouettes émaciées qui semblent attendre la mort. 
Comme Rahovatae, plus d’un million de Malgaches, sur une zone vaste comme la Bulgarie ou Cuba (111.200 km2), ont faim. 
La rareté des pluies depuis plusieurs années consécutives a rendu l’agriculture impossible. Et des tempêtes de sable ont transformé de vastes étendues de terres arables en friches. Des ravages liés au réchauffement climatique, affirme l’ONU. 
« Nous avons planté mais il n’y a pas eu de pluie. Tout ce qui est planté meurt. Nous n’avons plus rien : on a vendu une partie de nos biens, l’autre a été volée par des bandits », raconte Sinazy, mère de huit enfants, à Mahaly. 
Dans une petite case de terre et de paille, son fils de 17 ans, Havanay, casse des noix sauvages. « On mange l’intérieur, cette chair blanche » difficile à extraire, montre-t-il. « Je casse ça du matin au coucher du soleil. Mais le gras peut rendre malade. Après en avoir mangé, je tremble », se désole-t-il.
Le patron du Programme alimentaire (PAM) David Beasley a comparé la situation à un « film d’horreur », qui fait monter « des larmes aux yeux des humanitaires les plus endurcis » par l’expérience. 
Cuir bouilli
Quelque 14.000 Malgaches ont atteint le niveau cinq, soit la phase « catastrophe, quand les gens n’ont plus rien à manger », explique Moumini Ouedraogo, responsable du PAM dans l’île.
L’ONU estime les besoins à 67 millions d’euros pour la prochaine période de soudure dès octobre.

(témoignage recueilli le 28 juillet)

*
« La deuxième journée du Colloque Régional sur l’Émergence du Grand Sud de Madagascar a été consacré à la restitution des travaux des différents panels suivant les orientations stratégiques émises par le Président de la République.
Ce 12 juin 2021, des panels thématiques, développés par des techniciens représentants différents domaines d’activités, ont été abordés. L’évènement a également été caractérisé par des séances de questions-réponses. En effet, les débats tournaient autour du bien-être social et du développement humain (santé, éducation), les infrastructures de base (accès à l’eau potable, réhabilitation des routes et l’énergie), la sécurité alimentaire, l’émergence alimentaire et la résilience communautaire, la paix et sécurité, les rôles et place du secteur privé dans le Plan Émergence du Grand Sud de Madagascar.
Chaque département ministériel a ainsi passé en revue les problématiques, ainsi que les projets concrets prioritaires à mettre en œuvre avec une cartographie (Coût, indicateurs – bénéficiaires et résultats), des projets correspondants à chaque district concerné. »

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