école – Enseignement secondaire
« Les programmes ? Ils se regroupent en trois rubriques d’importance voisine : l’éducation physique, où dominent la gymnastique militaire et le maniement d’armes ; l’enseignement moral – éthique communiste et pensée-maotsetoung : l’enseignement intellectuel et pratique.
Même sur cette dernière rubrique, la seule qui ressemble aux programmes de nos lycées et collèges, le souffle de la révolution est passé. La physique, la chimie et même les mathématiques sont professées en liaison avec les ateliers de l’école. L’histoire est celle de la révolution chinoise ; la géographie, celle de la Chine ; un peu d’anglais ; des connaissances agricoles de base. (…)
Élèves et enseignants participent en commun, pendant un mois et demi, à des stages en usine, pendant un mois aux travaux des champs ; le principal de leurs vacances y passe.
Les élèves fréquentent l’école six heures par jour, six jours par semaine, et durant quatre années, au bout desquelles ils sont versés dans la vie active. »
« Une curieuse pratique (…) : les élèves sont associés deux par deux pour subir leurs examens, comme pour affronter les obligations scolaires de chaque jour. Un élève médiocre forme tandem avec un bon élève qu’on l’exhorte ‘non seulement à rattraper, à dépasser’. On les juge ensemble lors de l’examen, où ils sont autorisés à s’aider mutuellement. »
« Il n’y a pas de ministère de l’Éducation. L’autorité centrale se contente de donner quelques instructions générales. Les ‘larges masses’ assurent la gestion de l’école. (…) Les enseignants ne pourraient as se réformer eux-mêmes, nous répète-t-on. Seuls des activistes issus du prolétariat ouvrier ou paysan et des combattants de l’Armée ^populaire de libération ont l’énergie révolutionnaire suffisante. »
« Avant, me répond un jeune garde rouge de treize ans, nous n’osions jamais critiquer les maîtres. Maintenant, nous ne snous en privons pas. A la fin de chaque leçon, nous nous critiquons les uns les autres. »
« Un communiste de treize ans déclare : ‘Autrefois, les maîtres préparaient leurs leçons en s’enfermant dans un bureau, en fumant des cigarettes et en buvant du thé. Aujourd’hui, nous préparons les cours ensemble/ Les maîtres parlent moins et nous les comprenons mieux’. »
Alain Peyrefitte – Quand la Chine s’éveillera…