La manière naïve qu’a L. de penser la vérité me renvoie à M. Bush, et à la vision intégriste des choses en général. Comment ne pas voir en George&Tony, les va-t’en-guerre attaquant l’Irak histoire de fiche une bonne trempe à l’adversaire – au besoin imaginaire : un peu comme on cherche à se déstresser par un ‘on va se payer du pédé’ -, comment ne pas voir en eux les grands frères du timide hooligan qui, Dans la foule du grand Mauvignier, livre ses émois d’avant la fête ?
A ce moment-là, parce que j’avais pour moi d’être le cœur battant, d’être ailleurs, de croire en la liberté et en la force que donnent la bière et les autres, quand ils sont avec nous dans la rue, que le vent les porte et que la rage et les rires les portent aussi, qu’il y a cet élan qui veut nous débarrasser de nous-mêmes et nous souffle à l’oreille que cette fois c’est possible, que tout est possible et que le monde est une gouttelette d’eau qui fait du toboggan dans notre paume, en disant, allez, amuse-toi, le cœur bat, la peau vibre(…)
Encore le hooliganisme a-t-il moins de ressources idéologiques que les Abrahamismes de plus en plus armés au fur et à mesure qu’approche la lutte finale : il ne possède pas de Livre sacré, ne se fonde sur aucune révélation ni ne peut se targuer d’être ‘fidèle’ à plus haut que soi. Or ce qui croît dangereusement, ce sont les grisants et géants intégrismes révélés, rivalisant entre eux à l’échelle planétaire, sans commune mesure avec les violences dites ‘urbaines’, vite montées en épingle pour alimenter la – si profitable – peur. Alors, dans ce contexte, que signifie : ‘Sauver la planète’ ?
Au fond, vouloir à tout prix être sûr de soi – hooliganisme et intégrisme confondus -, n’est-ce pas un aveu de faiblesse ?