Devenir post-capitaliste n’ira pas de soi.
Quitter la posture anti-capitaliste – qui fait de nous des êtres contre-dépendants, et donc…dépendants ! – n’allait déjà pas de soi,
Alors « post » !
Mais, au fait, « Pré-quelque-chose » ne serait-il pas préférable ?
Les villes franches ont pré-figuré en France les revendications et aspirations à caractère politique,
Les enclosures anglaises ont pré-figuré l’exploitation de tout ce qu’il est possible d’exploiter.
Toujours quelque chose préfigure l’à-venir, non ?
Nous autres, c’est l’après-capitalisme que nous avons à préfigurer.
Selon Jeremy Rifkin : « Les communs où l’on collabore constituent la seule voie viable pour affronter les défis de la soutenabilité auxquels est confrontée l’humanité ».
Faut-il alors, et d’abord, pour ce faire, être radical ?
Oui sur ce qui est important.
Non sur ce qui est accessoire.
Et je considère accessoire, par exemple, – on aura pu s’en étonner ! – le lien qu’entretiendront nécessairement les micro-villes a-capitalistes avec le marché et l’argent.
Et où est l’important, alors ?
D’abord dans la révolution de soi.
Préfigurer l’après-capitalisme implique l’abandon de la possession.
Pas seulement de la propriété !
Et pas seulement de celle des moyens de production comme cela avait été imaginé !
Ça implique notamment l’abandon de la possession de soi en tant que « capital » à faire fructifier !
Car le « Peut beaucoup » n’est pas à confondre avec l’Ego : quelle chance de survie auraient des communautés de « Tous Ego » ?
Plus pragmatique : s’échanger les vêtements, Pas courant chez les mecs ! Et pourtant : bel exercice de dépossession d’une part, et miroir de soi-même en plus ! Ou se couper mutuellement les cheveux… etc.
L’autre indissociablement important est la solidarité-apprenante avec ce qui se construit de post-capitaliste, dans le monde, partout où on le découvre.
Et il va falloir chausser de bonnes lunettes pour le découvrir ! Peut-être là où on ne l’imagine pas.
Je crois dur comme fer – sinon je m’en dispenserais – que ce que j’expose ici par bribes, pour monumentalement difficile qu’il soit à mettre en œuvre, constitue une vraie-voie-réaliste-vraiment-réalisable…et prometteuse !
Mais nécessitant une conversion utopique.
Pas fait pour qui voudrait en expérimenter les joies sans les moments difficiles.
Je n’ai connaissance d’aucune initiative ou prospective apparentée (je suis peut-être mal informé).
le dossier microvilles