Prié de m’expliquer sur ma quête de situations de ce type, j’ai rédigé ceci :
‘L’oncle h., individualiste et libéral-communiste, explore ces pratiques modestes que tout un chacun peut mettre en œuvre, pas toujours seul mais parfois oui, y compris dans l’espace public de ce monde qui ne lui convient pas comme il est.’ Précision : il m’est arrivé jadis de me présenter à une élection législative au nom d’un parti. Je n’ai pas tardé à considérer qu’il y a une contradiction insoluble à vouloir changer les conditions de vie ‘depuis le haut’. Plusieurs dizaines d’années de doutes et tâtonnements m’ont conduit à centrer mon attention sur ces micro-événements que nous pouvons provoquer assez simplement, somme toute, et pour lesquels il nous faut juste défenestrer le flic qui tente de nous gouverner.
Pour expliciter ma démarche, je m’aide d’extraits d’une tribune parue dans un quotidien où Arlette Farge, quant à elle, écrivait – remake du célèbre ‘La France s‘ennuie’ de 68 ? – : « Les individus ne voient guère de têtes se relever, de figures se détacher pour inventer avec eux, ni de personnalités ayant le sens du rassemblement et une once de révolte. (…) L’ère de la dénonciation est elle-même sursaturée. (…) Quelque chose d’attristé étend sa longue écharpe. (…) une ombre de désespérance, la courbure des non-espoirs, l’usure des esprits, et le peu de joie à se regarder les uns les autres. (…) une quotidienneté âpre où certains mots et expressions sont devenus indicibles, archaïques, méprisés et où certains espoirs d’autrefois sont tournés en dérision. »