Je tombe ce matin sur deux affirmations, que je relie ici.
1- « Chacun a le droit de penser que sa religion est supérieure aux autres, qu’il soit hindou, juif, musulman ou chrétien – sinon, à quoi bon avoir une religion ? » (Nick Seaton – The Campaign for Real Education) rapporté par Richard Dawkins dans son « Pour en finir avec Dieu »)
2- Maurice Godelier met en évidence le fait que Jules Ferry, laïc s’il en fut, jugeait opportun de confier les écoles coloniales aux missionnaires.
Oui, la supériorité du « nous » s’instille par divers canaux.
Civiliser des « races inférieures » (Jules Ferry) impliquait une manière forte : quoi de mieux qu’une religion dans cette fonction ?
L’idéal républicano-démocratique, sauf chez les plus motivés, demeure une option : ça n’est pas une raison de vivre, ce n’est pas ce qui donne du sens à la vie quotidienne, et ça ne répond pas, non plus, aux questions métaphysiques.
La religion va beaucoup plus loin : devenir chrétien est une conversion de tout soi.
Aujourd’hui, le colonisateur N°1, l’Ogre Sam, s’appuie volontiers sur la nébuleuse évangéliste (où la conversion est primordiale), qui vient en appui à la colonisation culturelle par les médias (Hollywood au sens large) et, ici ou là, aux militaires et à l’aide humanitaire.
Et puisque, paraît-il, l’humain est naturellement religieux depuis le Sapiens archaïque, pourquoi se priver ?
La constitution d’une nouvelle classe moyenne occidentalisée semble un fort enjeu.
Sur les évangélistes, lire ce compte-rendu d’une séance de « café géopolitique », pas récent mais instructif (du moins pour moi, qui n’en connais que de furtives sensations éprouvées lors de cultes dans deux pays du sud).