école
« Son grand bureau, orné de bustes sévères, de livres reliés de cuir sombre, de diplômes presque aussi importants que ceux obtenus dans les expositions internationales par les fabricants de produits alimentaires, semble, même par un soleil printanier, être toujours dans la pénombre.
On ne s’y rend que dans les grandes occasions, et pour se faire signifier, d’une voix sèche, quelques justes vérités, peu agréables à entendre.
Il y a là des fauteuils confortables, dans lesquels, de mémoire de pensionnat, jamais un potache ne s’est assis ; il faut au moins avoir le grade de parent pour avoir le droit de s’y installer.
M. le Proviseur, les yeux protégés par des lunettes qui cachent son regard, les lèvres serrées das un pli sévère, garde en toute occasion un visage fermé, qui lui permet d’ailleurs de réprimer le fou-rire, quand un élève tremblant vient, par exemple, lui déclarer :
– C’est le professeur qui m’a dit de venir vous montrer cette caricature que j’ai faite de lui pendant la classe d’Histoire. »