désinformation
John Pilger, journaliste d’investigation australien :
« En Grande-Bretagne, le silence de l’intelligentsia libérale est le silence de l’intimidation. Les dossiers étatiques, telles que l’Ukraine et Israël, doivent être évités si vous voulez conserver un emploi sur le campus ou un poste d’enseignant. (…) »En Grande-Bretagne, le silence de l’intelligentsia libérale est le silence de l’intimidation. Les dossiers étatiques, telles que l’Ukraine et Israël, doivent être évités si vous voulez conserver un emploi sur le campus ou un poste d’enseignant. (…)
Le professeur David Miller, qui, comble de l’ironie, est la plus grande autorité du pays en matière de propagande moderne, a été licencié par l’université de Bristol pour avoir suggéré publiquement que les actifs d’Israël en Grande-Bretagne et son lobbying politique exerçaient une influence disproportionnée dans le monde entier – un fait attesté par de nombreuses preuves. (…)
En 2003, j’ai filmé une interview à Washington avec Charles Lewis, le célèbre journaliste d’investigation. Nous discutions de l’invasion de l’Irak quelques mois plus tôt. Je lui ai demandé : « Et si les médias les plus libres du monde sur le plan constitutionnel avaient sérieusement contesté George W. Bush et Donald Rumsfeld et enquêté sur leurs affirmations, au lieu de diffuser ce qui s’est avéré être de la propagande grossière ? »
Il a répondu : « Si nous, les journalistes, avions fait notre travail, il est fort probable que nous ne serions pas entrés en guerre en Irak. »
J’ai posé la même question à Dan Rather, le célèbre présentateur de CBS, qui m’a fait la même réponse. David Rose, de l’Observer, qui avait soutenu l’idée de la « menace » représentée par Saddam Hussein, et Rageh Omaar, alors correspondant de la BBC en Irak, m’ont donné la même réponse. L’admirable contrition de Rose, qui a été « dupé », a été la voix de nombreux journalistes qui n’ont pas eu le courage de le dire.
Leur point de vue mérite d’être répété. Si les journalistes avaient fait leur travail, s’ils avaient mis en doute et enquêté sur la propagande au lieu de l’amplifier, un million d’hommes, de femmes et d’enfants irakiens seraient peut-être encore en vie aujourd’hui ; des millions de gens n’auraient peut-être pas fui leurs maisons ; la guerre sectaire entre sunnites et chiites n’aurait peut-être pas éclaté, et l’État islamique n’aurait peut-être pas existé.
Cette vérité s’applique aux guerres violentes déclenchées depuis 1945 par les États-Unis et leurs « alliés », et la conclusion est à couper le souffle. Cette question est-elle jamais abordée dans les écoles de journalisme ?
Aujourd’hui, la guerre par médias interposés est une tâche essentielle de ce que l’on appelle le journalisme grand public, qui rappelle celle décrite par un procureur de Nuremberg en 1945 : Avant chaque grande agression, à quelques exceptions près fondées sur l’opportunité, une campagne de presse a été lancée, destinée à affaiblir leurs victimes et à préparer psychologiquement le peuple allemand… Dans le système de propagande… c’est la presse quotidienne et la radio qui ont été les armes les plus importantes. »
Declassified Australia, John Pilger, 01-01- 2024
Traduit par des lecteurs du site Les-Crises
*
» Presque toutes les guerres qui se sont déclarées depuis 50 ans ont été la conséquence de mensonges des médias. » Julian Assange (?)