yezh ~ langue

Durant ma jeunesse (je suis octogénaire), mon regard fut mille fois attiré par l’inscription « Hag hor yezh ? » sur un mur près de l’école ; je l’ai vue se dégrader d’année en année.
Mais je n’y comprenais que couic.
Ne gomprenan netra avat.
Tri ger hepken, ha zero absolut! A gast!
Seulement trois mots, mais zéro pointé…

Elle m’intriguait passablement, bien sûr, cette inscription.
Mais que faire ? Petra c’hast an diaoul ober?
A la maison, je parlais breton – même si ça m’était reproché -, mais l’écrit dans cette langue m’était absolument inconnu.
Et quant au vocabulaire autre que couramment utilisé par le peuple, c’était pareil.
Même les prêtres avaient cessé d’enseigner le catéchisme en breton, je n’avais donc jamais rien lu en breton.
Et, dans mon environnement, personne que j’eusse pu croire apte à me donner le sens de cette fichue inscription, aussi embarrassante que si elle avait débarqué d’une autre planète…
Ha, en ma endro, den ebet a c’hallfen krediñ e c’hallfe reiñ din ster an enskrivadur hegasus-se…

Cet exotique « Hag hor yezh ? » (Et notre langue ?) était, bien sûr, l’œuvre d’une main soucieuse de l’avenir du breton – mais la main de qui ? de quelqu’un d’ici ?
Or cette préoccupation m’a été longtemps totalement étrangère.
C’est ainsi que j’ai longuement vécu sans jamais rechercher de cours ou de prof pour dépaysanner mon breton…
Evel-se em eus bevet mil bell hep klask kentelioù pe kelennerien biken evit diskoueriziañ ma vrezhoneg…

A onze ans, j’avais préféré commander, pour apprendre l’anglais, les disques de Linguaphone susceptibles de me pousser vers une modernité plus alléchante (nonobstant le fait que nous n’avions pas, à la maison, de quoi les écouter, mais bon…).

Par la grâce d’une autodidaxie pure et dure j’ai pu – et c’est tout récent – commencer à écrire en breton… Nevez zo, a-drugarez d’un emzeskerezh rik ‘m eus gallet kregiñ gant ar skritur…
…et entreprendre cette publication « gant brezhoneg » truffée d’un brezhoneg encore maladroit et assurément à forte densité d’incorrections, destinée aux éventuels autodidactes, mais pas que.
evit an emzeskadegoù a cʼhell bezañ, met n’eo ket hepken.

kit da welet, da skouer, amañ pe aze ‘ta!

Mersi bras d’an https://niverel.brezhoneg.bzh/fr/troer/ (ken faltazius ha gaouier a-wechoù),
ha d’an https://geriafurch.bzh/fr (ken madelezhus bep tro) ivez.

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