Passé en coup de vent, tout à l’heure, au bar nocturne clandestin.
Jojo était là. C’était ce que j’espérais. Je voulais son avis.
Une kyrielle de questions me tarabustait depuis quelques jours :
Qu’est-ce qu’il nous arrive exactement ?
Quel ciel nous est tombé sur la tête ?
Pourquoi n’arrivons-nous pas à comprendre ?
Qu’est-ce qui nous attend, maintenant ?
J’étais face à un mur.
Aucune piste pour prendre un minimum de hauteur.
Tous ces trucs de Grand Reset et compagnie, ce ne sont que des mots pour moi.
Des fauves en embuscade derrière un virus… ?
Ah, ça ! j’en ai entendu, des gens qui disent avoir tout compris…
Oh ! Je n’attendais pas de Jojo une réponse qui éteignît toutes mes questions, non : juste un p’tit bout de lueur, pas plus. Une lueur à la Jojo : quelques mots grommelés, comme souvent, qui te font découvrir un chemin que tu n’avais même pas soupçonné jusque-là.
– Ça fait bientôt un an et demi, Jojo. Tu y vois clair, toi ?
– Savoir si je vais accepter le vaccin ?
– Non, laissons ça.
– Qu’est-ce que tu appelles voir clair ?
– Tiens, par exemple : je me demande ce que mes arrières-petits-enfants se feront enseigner à propos de ce début de vingt-et-unième siècle. Quelle sera leur leçon d’histoire ?
– Oui, c’est une question. Du moins si…
– Oui, bien sûr, si…