Blog publié dans le cadre d’un groupe nommé « Résistances », né en septembre 2020,
et axé sur COVID 19
Qui suis-je ? (mais qui donc peut savoir qui il est ?)
À choisir entre explorateur, voyageur, nomade ou vagabond, je préfère cette dernière identité.
Ici, je cherche à comprendre comment va le monde.
Et surtout le Nouveau, celui qu’on découvre en ce moment, pas mal ahuris…
Pour ça, vagabondant joyeusement, je vais donc de lieu en lieu.
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16-09
Au Guatemala :
« Au cours de ces mois, nous avons constaté des progrès, qui n’avaient pas été observés depuis de nombreuses années de travail », dit le spécialiste de l’UNICEF, en ce qui concerne les programmes sociaux.
Et puis ceci, qui contraste absolument :
Entre le 5 mars et le 31 juillet 2020, 102 municipalités ont acheté des aliments d’une valeur de 48,8 millions de quetzales, pour être distribués à la population touchée par la crise sanitaire de COVID-19 : principalement des haricots, du maïs, de l’huile, du riz, du sucre, des pâtes et des soupes instantanées.
Une enquête menée par Guatemala Leaks a déterminé, après avoir examiné 126 acquisitions de plus de 250 000 quetzales, que 68 contrats ont été attribués à 16 entreprises ou individus qui, avant la pandémie, n’avaient pas vendu de nourriture à l’État ou ne s’étaient pas impliqués dans la vente de nourriture. Ces 16 entreprises ont reçu les contrats les plus importants dans le domaine de la vente de produits alimentaires.
(sources : Plaza Publica, Prensa Libre, Nomada)
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17-09
Les feux de brousse dévastateurs de 2019-20 en Australie ont fait prendre conscience au grand public du rôle crucial des pompiers volontaires ruraux. Cette période a vu d’énormes feux de brousse brûler jusqu’à la périphérie des plus grandes villes et des centres de population – et sur de nombreux fronts.
Un peu plus de 10 % de la population australienne était directement menacée par ces feux de brousse et plus de 14 millions de personnes ont été touchées par la fumée des feux de brousse. Les incendies ayant ravagé plus de 18 millions d’hectares, les pompiers volontaires et professionnels étaient très dispersés sur les vastes fronts. Les forces de défense australiennes ont été mobilisées pour apporter leur aide, notamment en évacuant les résidents et les vacanciers pris au piègelac
Pendant cette période, de nombreuses personnes ont cherché des moyens d’aider non seulement ceux qui étaient directement touchés par les feux de brousse, mais aussi ceux qui luttaient contre les incendies.
Cependant, la lutte contre les incendies est une activité qui nécessite un entraînement intensif et un engagement régulier. D’anciens volontaires qui ont cherché à participer à la lutte contre les incendies ont dû être refusés car ils n’avaient pas la formation adéquate.
Il est nécessaire d’augmenter la main-d’œuvre des pompiers volontaires. Il y a très peu, voire pas du tout, de capacités dans les communautés rurales. Si nous devons nous tourner vers les populations des villes pour les aider, il faut alors planifier et préparer.
Nous sommes maintenant à l’aube de la prochaine saison des feux.
Cet été, nous nous tournerons à nouveau vers les mêmes équipes de pompiers, les mêmes volontaires, qui ont passé l’été dernier à combattre les incendies sur plusieurs fronts.
(source The Conversation Australie)
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Au Québec, les épluchettes de blé d’inde sont aussi dangereuses que les mariages, les sépultures, le magasinage et autres réjouissances traditionnelles.
Pourquoi ? parce que ce sont toutes des occasions de pince-fesses.
Or, ni avant ni après, les gens ne se lavent assez les mains.
Plus besoin d’aller aux vues pour se faire peur, donc : c’est désormais fourni de base, gratos, et sans doute pour plus d’une saison.
C’est ben-ben écœurant, c’t’affaire-la !
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Au moins 902 décès liés à des coronavirus ont été confirmés dans les prisons américaines, dépassant le nombre de détenus qui ont été exécutés au cours des 20 dernières années.
Le virus a ravagé les prisons depuis mars, entraînant aussi le décès de 72 membres du personnel, selon les données du projet de données COVID-19 Behind Bars de l’UCLA.
Selon le Centre d’information sur la peine de mort, 839 prisonniers ont été exécutés depuis le 1er janvier 2001.
Le professeur Douglas Berman note qu’il est « problématique à bien des égards » de comparer les décès par coronavirus aux exécutions, étant donné que la peine de mort est réservée aux personnes qui commettent un meurtre aggravé, alors que les coronavirus ont tué des détenus quelle que soit la gravité des crimes pour lesquels ils étaient incarcérés.
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Le Massachusetts (USA) compte 6,8 millions d’habitants et la Colombie-Britannique (Canada) un peu plus de 5 millions.
Mais le bilan de la pandémie dans ces deux régions a été sensiblement différent.
En date de vendredi après-midi (NdT : le document date de mai 2020) dans le Massachusetts, plus de 62 000 cas et 3 562 décès ont été signalés, soit 52 décès pour 100 000 personnes.
En Colombie-Britannique, il n’y a eu que 2 112 cas et 111 décès, soit 2 victimes pour 100 000 habitants.
Le professeur Berman estime que ces chiffres reflètent une grande variété de facteurs extérieurs au système médical, comme la composition démographique des différentes villes et régions.
Mais il fait remarquer que près de son ancien bureau à Harvard « il doit y avoir des milliers de lits d’hôpitaux parmi les meilleurs du monde et il y a trois hôpitaux internationaux de premier plan à quelques pâtés de maisons ». Alors, avec de telles ressources, pourquoi y a-t-il une si grande disparité avec la Colombie-Britannique ?
Une partie de la réponse se trouve dans la manière dont les hôpitaux sont financés et gérés par les systèmes de santé publique des provinces canadiennes. Le type de système que nous avons au Canada permet aux autorités de santé publique de réquisitionner essentiellement le système hospitalier. C’est une question de commandement et de contrôle, pas de coordination.
Aux États-Unis, les hôpitaux sont en grande partie des institutions privées sans aucun contrôle global.
L’effet de ces différents systèmes se manifeste de nombreuses façons.
En Colombie-Britannique, la province vient de dire : « Nous devons nous préparer à cela, nous devons libérer 30 % des lits d’hôpitaux. » Et ils ont demandé aux autorités sanitaires de le faire.
Mais, au Massachusetts, il n’y avait personne pour dire aux hôpitaux de libérer des lits ; de surcroît, l’économie du système va à l’encontre de ces mesures. Si vous avez un hôpital privé où tous les lits sont payés par les patients et par les assurances, lorsque vous avez un lit vide, vous n’avez pas de revenus. Il y a donc une forte incitation pour les directeurs d’hôpitaux, surtout en période économique difficile, à être réticents à coopérer.
Les hôpitaux canadiens, eux, ont un financement fixe. Que les lits soient pleins ou vides n’a aucun impact sur leur budget.
La structure aux États-Unis entraîne d’autres problèmes. Peu d’administrateurs d’hôpitaux américains se sont réunis pour faire des choses comme le déplacement des fournitures médicales et des patients entre leurs institutions. Ils sont fortement dissuadés de faire cela ; de surcroît, il n’y a personne qui puisse les obliger à le faire sans une manifestation assez lourde des pouvoirs de police de l’État, ce que nous n’avons pas vraiment vu se produire.
Le professeur Berman a également fait remarquer que si le système américain dispose d’une vaste expertise médicale et scientifique, il y a peu de coordination nationale. Au lieu de cela, la responsabilité a été répartie entre divers organismes établis de longue date comme les Centers for Disease Control, les National Institutes of Health et le groupe de travail sur les coronavirus créé par le président Trump. On voit donc ces différentes agences être amenées à donner leur avis sans savoir qui est vraiment le porte-parole.
Ça ne signifie pas pour autant que l’approche du Canada face à la crise, et la structure de son système médical, sont parfaites. Entre autres choses, les systèmes de santé du Canada, qui traitent effectivement les médecins comme des entrepreneurs privés, conduisent parfois à des déconnexions entre les soins de santé primaires et les systèmes hospitaliers.
Times 1 mai 2020
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Nouvelle-Zélande (5 millions d’habitants)
7360 tests avant-hier
Zéro cas hier, comme les trois jours précédents.
Deux cas aujourd’hui :
– l’un dans un centre de rétention de voyageurs systématiquement placés en isolement à leur arrivée (en partie sous contrôle de l’armée),
– l’autre dans le pays : la machine à tracer est donc en route, mais n’a pas encore pu établir de lien avec un groupe de positifs déjà existant.
Sur les doigts d’une main, donc.
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L’ensemble Coronavirus a des points communs avec l’ensemble Paramilitaire.
Même origine dans les dysfonctionnements d’organismes qui leur procurent le rôle de vedette.
Même détermination à se trouver à toute force de l’activité, et à progresser.
Même jeu du gendarme et du voleur (et, d’ailleurs, qui est quoi ?) avec les instances supposées les contrôler.
Même résultats létaux.
(cet exemple – une émission radio – date de 2014, mais mérite le détour)
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Nous habitons désormais un nouveau monde où nos repères élémentaires vacillent, et vacilleront encore plus.
Ce qui, ces heures-ci, se passe – dans ce pays et dans d’autres – n’est pas seulement une tranche d’histoire d’une épidémie : c’est une révolution qui vient d’en haut, dont les premières notes ont été émises il y a longtemps, mais qui fleurit cet automne.
Mettre en parallèle
d’une part l’ONU, organisation interétatique chroniquement impuissante,
et d’autre part la très efficace source de dogmes en laquelle s’est transformée magiquement sa filiale, l’OMS.
Est-ce un coup d’état supranational – instaurant des biopouvoirs terroristes – sous couvert de l’OMS (et non pas de l’OMC, comme on eût pu l’imaginer plus logiquement !) ?
Nan ! Je plaisante..
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Le président d’Indonésie a félicité la province de Bali pour sa gestion efficace de lutte contre le COVID 19.
Or les rituels de la religion hindu-balinaise pourraient s’interpréter essentiellement comme des actes de prévention-conjuration. Car les Balinais savent très bien que l’équilibre harmonieux de l’organisme primordial « Univers/Humains/Esprits » menace, à tout moment, d’être rompu. Ce risque doit donc être activement conjuré. Et puisqu’ils connaissent la recette, ils seraient bien stupides de ne pas la mettre en œuvre ! Les activités liées au culte constitueraient, paraît-il, plus du quart du PIB de l’île.
Un organisme complexe, c’est fragile : certaines parties peuvent vouloir « jouer perso », contre l’équilibre de l’ensemble ; il faut donc les en empêcher. Mais, empêcher n’est pas supprimer ! Les rituels balinais ne visent pas à éliminer les éléments perturbateurs qui créent de tels dysfonctionnements. Il s’agit seulement de prendre les moyens pour qu’ils restent bien à leur place. Exemple : faire barrage aux démons, par précaution.
Oui, ça coûte des fortunes, mais puisque c’est le prix à payer !
Dans un tout autre ordre, un déséquilibre au niveau géo-stratégique constitue un type de menace particulièrement grave, lui aussi. S’il faut que je me dote d’une force de frappe thermonucléaire pour éviter que l’Autre vienne déséquilibrer le système que je forme avec lui, eh bien, sans hésiter, je me dote de ce qu’il faut : car je dois à toute force le contraindre à rester à sa place. Sinon, notre système disparaît, purement et simplement ! Nos administrés le comprennent très bien.
Oui, je sais, ça coûte des fortunes, mais puisque c’est le prix à payer !
Quant à savoir si ces moyens préventifs sont efficaces, point n’est besoin de preuves. L’essentiel est de disposer de moyens rendus crédibles par les portiers d’opinion que sont les médecins, prêtres, gourous, scientifiques, politiques, médias, etc., et de les mettre correctement en œuvre ; en suivant un rituel bien établi de longue date, l’on est sûr de le faire comme il faut. Le rituel, devenu alors « the » garantie de la réussite, constitue même l’essentiel des opérations.
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Dialogue avec Aya, une amie Japonaise.
Moi – La domestication accrue des individus par des États, alliés à des puissances de contrôle technologique – elles-mêmes incontrôlables –, semble prouvée.
Elle – Je me sens plus que jamais appartenir à l’État japonais…
Les esclaves appartenaient à leurs maîtres, non ?
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Dubai
J’arrive à l’instant dans un aéroport international.
Pour obtenir le droit d’y transiter,
j’ai dû me payer un test Covid (à quasiment 150 €) dans le pays d’où je viens, effectué moins de 4 jours avant mon arrivée ici,
et il a fallu que ce test fût négatif.
Bon, ce n’est peut-être pas une exception ? je ne sais pas.
Rien d’absolument étonnant, en tout cas, dans le contexte actuel.
Mais si j’entre un peu dans les détails, ça se corse.
Nous étions (à vue de nez) environ 400 personnes dans ce Boeing 777.
Toutes venaient du même pays que moi.
Et toutes se rendaient dans le même aéroport, celui dont je parle, qui exigeait le test négatif, et d’où j’écris en ce moment.
Toutes étaient donc CovidoNégatives il y a 4 jours ou moins.
Les risques qu’elles fussent devenues positives entre temps sont très faibles.
En effet, dans le pays de départ, il n’y a en ce moment que, environ, 150 cas connus dits « actifs ». Plusieurs dizaines de ceux-ci se situent dans des lieux de rétention aministrativo-sanitaire (toute personne entrant dans le pays passe par ce genre de lieu, et deux tests y sont obligatoires, à 10 jours d’intervalle).
Les autres sont connus parce que le traçage se met en route dès qu’un nouveau positif est décelé : en cas de positivité de tel ou tel ainsi « tracé », hop ! isolement contrôlé.
Les risques sont donc extrêmement faibles qu’il y ait eu, dans la nature, des positifs ayant pu transmettre le virus à ne serait-ce que l’un d’entre nous, les 400 passagers, entre le coup d’écouvillon au fond de nos sinus et notre embarquement.
Eh bien, néanmoins, durant tout le trajet, le masque a été obligatoire !
Et tout le monde, sans exception, le portait1 !
Dans cette situation extrême où rien – selon moi – ne le justifiait2, l’on peut constater :
que l’obéissance est une vertu bien partagée,
qu’une nouvelle « normalité » peut être instauré sans problème par décision d’En-Haut :
cette fois, le masque sans raison ; mais quoi demain ?
(À peine ai-je écrit ceci qu’un agent de sécurité cravaté vient m’ordonner de porter les gants qu’il me fournit…
Voilà : demain, « gants pour tous » ?)
« Partout la servitude à voix basse parlait (…)
La force avait le droit.
Qu’était la conscience?
De la reptilité sous de l’écrasement. »
(V. Hugo, La fin de Satan)
1- Moi y compris, car lorsqu’un agent de sécurité cravaté m’intime l’ordre d’attacher ma ceinture ou de porter un masque, j’obtempère.
En la circonstance, je ne me voyais d’ailleurs pas constituer un foyer de rébellion, car trop peu à l’aise dans l’une des deux langues en vigueur (l’anglais) et parfaitement ignorant de l’autre (l’arabe) ; j’eus pourtant voulu !
2- On pourrait sans doute arguer que, si les personnels – de vol et d’entretien en escale – ne sont pas soumis à la même obligation de test négatif datant de moins de 4 jours, ils sont de potentiels pourvoyeurs du virus. Donc, qu’ils aient à porter ce masque puisque c’est la croyance du moment, pourquoi pas ?
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Les enfants nés de nos jours,
ou bien connaîtront la disparition pure et simple de l’humanité à cause de ses excès,
ou bien vivront dans un monde tout à fait différent de l’actuel.
C’est ce qu’annonce en substance un rapport du Comité pour l’Avenir de l’Humanité(W), publié en Australie :
Ce Comité identifie dix risques majeurs auxquels l’humanité est confrontée en ce moment, dont plus de la moitié créés par le système monétaire et économique actuel et ses prédécesseurs :
1. la diminution des ressources naturelles, en particulier de l’eau,
2. l’effondrement des écosystèmes et la réduction de la biodiversité,
3. la croissance de la population humaine au-delà de ce que la Terre peut supporter,
4. le réchauffement climatique et les changements climatiques induits par l’homme,
5. la pollution chimique du système-Terre, y compris de l’atmosphère et des océans,
6. l’insécurité alimentaire croissante, et la qualité déficiente de la nourriture,
7. les armes nucléaires et les autres armes de destruction massive,
8. les pandémies de maladies nouvelles et incurables,
9. l’avènement de nouvelles technologies puissantes et incontrôlées,
10. l’incapacité nationale et mondiale à comprendre et/ou à agir préventivement sur ces risques.
Le Comité énonce que :
A- Aucun de ces dix risques très actuels de catastrophes n’est plus grave qu’un autre.
B- Ne chercher à n’en éliminer qu’un seul ne changera pas la situation globale :
« Les systèmes monétaire et économique actuels sont en opposition à ce qu’il faut pour que le monde puisse, de lui-même, faire durer l’humanité : ils doivent donc changer. »
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Qu’est-ce qui doit changer ?
Theodor Kaczynski, alias The Unabomber, – entré à moins de seize ans à l’Université de Harvard, ce qui laisse supposer qu’il n’est pas tout à fait idiot – a son idée là-dessus : il désigne le système techno-industriel.
En 1995, il écrivait (ceci est un extrait d’un montage libre d’extraits de son ‘Manifeste’)
« Nous ne sommes pas les premiers à dire que le monde moderne semble devenir fou. (Nota – Il connaissait notre Jacques Ellul)
Les gens ne satisfont pas leurs besoins vitaux de façon autonome : ils se comportent comme les rouages d’une énorme machinerie sociale.
L’homme primitif, acculé par un fauve ou poussé par la faim, peut se défendre ou partir à la recherche de nourriture. Il n’est pas certain de réussir, mais il n’est assurément pas sans ressource face à l’adversité.
L’homme moderne, lui, est démuni face aux accidents nucléaires, aux substances cancérogènes dans la nourriture, à la pollution, à la guerre, à l’augmentation des impôts, aux intrusions dans sa vie privée, et en général face aux phénomènes sociaux ou économiques à l’échelle de la nation qui peuvent détruire son mode de vie.
Il est vrai que l’homme primitif est démuni face à certains périls, la maladie par exemple. Mais il accepte stoïquement le risque de maladie, qui fait partie de la nature des choses : ce n’est la faute de personne.
Ce que subit l’homme moderne, par contre, est l’œuvre de l’homme. Ce n’est pas dû à la malchance : ça lui est imposé par d’autres personnes sur lesquels, en tant qu’individu, il n’a aucune influence.
Tant que c’est anodin, nous pouvons faire ce que nous voulons. Mais quand ça devient important, le système tend à réguler nos comportements. »
(à suivre)
Sa réflexion le conduisit à commettre plus de vingt attentats pour chercher à se faire entendre :
« Pour faire passer notre message au public avec une certaine chance qu’il fît impression, nous avons dû tuer des gens. »
Il y a 25 ans, on l’avait écouté distraitement, puis oublié.
Peut-être le temps n’était-il pas venu ?
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Mexique
La pandémie a été dévastatrice pour la population mal nourrie, que ce soit en raison de la pauvreté ou de mauvaises habitudes alimentaires, harcelée par la commercialisation agressive de produits « de pacotille », qui contiennent trop de sucres et de conservateurs, ce qui entraîne un surpoids et des maladies, qui réduisent les défenses contre le nouveau coronavirus.
En raison des taux élevés d’obésité et de diabète chez les adultes et les enfants, le gouvernement de l’État d’Oaxaca au Mexique a adopté une loi interdisant la vente de boissons sucrées et de bonbons aux enfants. Et d’autres gouvernements, comme celui de Mexico, préparent des lois allant dans le même sens, avec des pressions contre les grandes entreprises mondiales d’embouteillage de boissons non alcoolisées et de produits sucrés.
Des quantités d’emplois indispensables dans cette pandémie, comme la livraison de nourriture à domicile, sont exercés par des jeunes dans les conditions de précarité les plus violentes. Partenaires, collaborateurs, entrepreneurs sont quelques-uns des termes utilisés pour dissimuler l’absence de contrats de travail, de paiement en cas de maladie ou d’accident, et pour souligner les prétendues libertés des partenaires qui, au contraire, sont contraints à des journées de travail longues et intenses pour obtenir des scores qui leur permettent d’être les mieux placés pour les livraisons.
Ces formes de travail sont apparues avant la pandémie mais, avec elle, elles se sont répandues, tout comme les demandes.
La manière dont Jaime Osario, l’auteur, prof de fac au Mexique, écrit son article(W) vaut le détour.
(je peux en fournir une traduction express)
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Dialogue avec une suédoise, cet été. Selon elle, si ta bagnole tombe en panne et que tu veux du secours, le Suédois moyen te demandera combien tu paies …même si ce Suédois moyen est quelqu’un de ta famille.
Du coup, que je puisse demander mon chemin quand je suis perdu, et obtenir une réponse gratuite (parfois erronée, mais bon…), apparaîtrait donc comme une survivance d’un état ancien ?
Mais non, pas du tout, prétend Chris Andersen(W), pour qui nous entrons dans une ère où la gratuité sera la norme.
Wikipédia emploie 400 personnes et veut continuer à les payer. Mais – dit sa comm’ – seuls 2% de ceux à qui ils tendent leur sébile donnent quelque chose.
Pour un bien à prix libre, divers échos que j’ai reçus à ce sujet laissent entendre que ceux qui ont peu de moyens donnent volontiers, mais que ceux qui ont les poches plus pleines donnent peu, ou pas. Le petits paient pour les gros, en somme…
Si, dans les rues, les distributeurs d’air respirable se développent prochainement (c’est juste une idée, comme ça…) et sont à prix libre (c’est juste une autre idée…), en ira-t-il de même ?
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Je me suis demandé ce que devient, du fait de la Covid, le lien social (sans lequel il n’existe pas de société).
Et j’en suis venu à m’interroger sur un point particulier : nous, placés au milieu de la marchandise.
(Attention, c’est en vrac…)
Je cite, pour commencer, cette phrase paradoxale
« Staying apart keeps us together », qui est le slogan officiel de l’État australien de Victoria (Melbourne)…
Dans la situation nouvelle – mise en cage, masque, travail et études à distance, peur accrue des autres, surveillance par le voisinage, dénonciation, harcèlement, menaces – même les aspects les plus rudimentaires de la sociabilité de proximité (se toucher, sourire, rire, se partager les bactéries, etc.) sont poussés à s’évanouir. La famille nucléaire parvient toutefois à tirer son épingle du jeu ; mais à quels prix ?
Il y avait, auparavant, une résignation générale : les choses étaient comme elles étaient, et un gouffre les séparaient non seulement de ce que nous eussions espéré, mais de ce qu’elles eussent objectivement pu être.
Point n’était besoin de morale pour nous contraindre à cette résignation, car le système présentait ses propres ressources : les si attirantes marchandises, notamment en matière de divertissement (dans les deux sens du terme).
Par exemple, l’aggloméré urbain, cette forme de vie en commun devenue aussi insensée et psychiâtrisante qu’insupportable, était admise comme allant de soi (tout comme l’est le vandalisme économique ordinaire des transnationales).
Je crois qu’il faut creuser ça : qu’est-ce qui parvenait à la rendre acceptable ? L’acceptions-nous par obligation de raison ? Ou présentait-elle vraiment un assez haut niveau d’attraits ? Ou un mix des deux ?
La peur des autres était déjà bien présente. Mais, allant sans doute croissant pour cause de pandémieS, sera-t-elle le noyau d’une modification de notre rapport intime à la ville ?
L’extrême pouvoir de la marchandise à museler nos désirs sera-t-il, par là, mis plus nettement en échec qu’il ne l’était jusqu’ici ?
Ou, au contraire, notre mortification résignée en sera-t-elle accrue ?
Plus largement, la Covid inaugure-t-elle une nouvelle étape de l’aventure de l’humanité ?
Des événements sanitaires hors tout contrôle par des humains sont probablement un trait majeur de notre avenir.
et
La possible domestication accrue des individus par des États alliés à des puissances de contrôle technologique – elles-mêmes incontrôlables – est désormais largement prouvée.
La marchandise est devenue – à l’échelle mondiale – la matière première majeure des liens sociaux ; autrement dit : nous sommes principalement en rapport avec autrui par l’entremise de l’acte d’achat.
Polanyi formule ça autrement : selon lui, à partir du XIXème siècle, « la société est gérée en tant qu’auxiliaire du marché » ; autrement dit, encore : le marché s’est annexé la société.
Ne pataugions-nous pas depuis longtemps dans ce brillant coltar : n’avions-nous pas capitulé, consciemment ou non, et depuis longtemps, et tout-à-fait joyeusement, devant les marchandises et les technologies ?
Nous faisions preuve d’absolue faiblesse, cédant devant l’étendue des avantages personnels, y compris au quotidien et le plus matériellement qui soit.
Or, y avait-il meilleur terrain pour des puissants drogués à la puissance que des gens si heureusement dépendants ?
On me dira qu’en tout ça, il s’agissait d’Argent. Oui.
Oui mais voilà : je suis, quant à moi, incapable de réfléchir dans ce cadre, tant il m’est obscur.
Et d’ailleurs, pour de vrai, qui est réellement au clair sur la création monétaire, la dette publique et privée, les mécanismes sophistiqués des trafiquants d’argent, etc. ?
Or, il ne me semble pas possible de réfléchir sur « l’argent et nous » hors de ce cadre-là.
On me dira aussi qu’il s’agissait de « biens ». La marchandise se distingue des « biens », non seulement parce qu’elle est achetée ou vendue, mais surtout en ceci qu’elle nous arrive après nous avoir flattés et/ou s’être montrée naturellement désirable, voire s’être prétendue indispensable.
Ne pas oublier, par ailleurs, cette marchandise particulière que nous vendions et qui était réputée LA condition pour nous maintenir au rang d’êtres sociaux : je parle du mix de notre temps+notre compétence+notre engagement ne serait-ce que physique, vendu à un ou plusieurs employeurs, ou à des clients si nous étions indépendant.
(Il conviendrait de prendre en compte également les mille formes de notre complaisance ancestrale à l’égard des États-fouettards, le « nôtre » et d’autres. Mais pas cette fois…)
Comment nous comportions-nous face à l’hégémonie de la marchandise ?
-SOIT nous y consentions, et c’était le plus courant.
-SOIT nous manifestions le « désir d’autre chose » (ne serait-ce que vaguement et par bribes) :
.Les religions fleurissaient,
.Nous recherchions la nature, qui est hors piège (mais on n’y accédait parfois qu’en payant le voyage …voire l’entrée),
.Nous étions « bio » et « carrément soutenable » (mais, outre que c’était le plus souvent une marchandise, ça ne mettait-il pas en jeu la même fibre narcissique ?),
.Nous limitions nos dépendances : par exemple je limitais mon exposition au numérique en boycottant Facebook, Whatsapp, etc. (chacun pouvait constater que j’utilisais gmail ; si quelqu’un m’avait prouvé que protonmail est une alternative au numérique, je l’eus utilisé bien évidemment),
.Nous pratiquions le bénévolat ou l’humanitaire,
.Nous abandonnions notre place appelée emploi (pas en foule !),
.Nous nous maintenions élitistement en éveil : lectures, clubs, etc. (je ne parle évidemment pas des universités),
-SOIT nous cassions la baraque ou, du moins, applaudissions de loin ceux qui s’y collaient à leurs risques et périls.
Bien sûr, évoquer ainsi l’univers de la marchandise sous l’angle des attitudes individuelles ne suffit pas à constituer une analyse de l’univers marchand où nous cuisions, et dont l’emblème, s’il en faut un, peut être désigné : l’énorme commerce des armes-à-tuer.
Dire que nous baignions dans la marchandise