C’est Pourim !

Pourim revêt, cette année, ici ou là, une densité inhabituelle, ce me semble.

Au lieu des réjouissances habituellement calmes dans la rue, l’on a pu constater chez adultes et enfants une liesse tonitruante qui me semble signifier :
« Nous, Juifs, peuple élu, victime perpétuelle – et même seule authentique victime au monde -, nous nous sommes vengés, nous nous vengeons et nous nous vengerons toujours victorieusement de toutes les menaces et attaques lancées contre nous ».

Je me trompe ?

Je découvre que, dans le Livre biblique d’Esther (sur lequel repose Pourim), un probable récit de fiction de propagande, les Juifs en question ne sont pas attaqués, mais menacés par un édit :
Au douzième mois, qui est le mois d’Adar, le treizième jour du mois, jour où devaient s’exécuter l’ordre et l’édit du roi, et où les ennemis des Juifs avaient espéré dominer sur eux, ce fut le contraire qui arriva, et les Juifs dominèrent sur leurs ennemis.
2 Les Juifs se rassemblèrent dans leurs villes, dans toutes les provinces du roi Assuérus, pour mettre la main sur ceux qui cherchaient leur perte; et personne ne put leur résister, car la crainte qu’on avait d’eux s’était emparée de tous les peuples.
3 Et tous les chefs des provinces, les satrapes, les gouverneurs, les fonctionnaires du roi, soutinrent les Juifs, à cause de l’effroi que leur inspirait Mardochée.

Car Mardochée était puissant dans la maison du roi, et sa renommée se répandait dans toutes les provinces, parce qu’il devenait de plus en plus puissant.
5Les Juifs frappèrent à coups d’épée tous leurs ennemis, ils les tuèrent et les firent périr; ils traitèrent comme il leur plut ceux qui leur étaient hostiles.
6Dans Suse, la capitale, les Juifs tuèrent et firent périr cinq cents hommes,
7et ils égorgèrent Parschandatha, Dalphon, Aspatha,
8Poratha, Adalia, Aridatha,9Parmaschtha, Arizaï, Aridaï et Vajezatha,
10les dix fils d’Haman, fils d’Hammedatha, l’ennemi des Juifs. Mais ils ne mirent pas la main au pillage.
11Ce jour-là, le nombre de ceux qui avaient été tués dans Suse, la capitale, parvint à la connaissance du roi.
12Et le roi dit à la reine Esther: Les Juifs ont tué et fait périr dans Suse, la capitale, cinq cents hommes et les dix fils d’Haman; qu’auront-ils fait dans le reste des provinces du roi? Quelle est ta demande? Elle te sera accordée. Que désires-tu encore? Tu l’obtiendras.
13Esther répondit: Si le roi le trouve bon, qu’il soit permis aux Juifs qui sont à Suse d’agir encore demain selon le décret d’aujourd’hui, et que l’on pende au bois les dix fils d’Haman.
14Et le roi ordonna de faire ainsi. L’édit fut publié dans Suse. On pendit les dix fils d’Haman;
15et les Juifs qui se trouvaient à Suse se rassemblèrent de nouveau le quatorzième jour du mois d’Adar et tuèrent dans Suse trois cents hommes. Mais ils ne mirent pas la main au pillage.
16Les autres Juifs qui étaient dans les provinces du roi se rassemblèrent et défendirent leur vie; ils se procurèrent du repos en se délivrant de leurs ennemis, et ils tuèrent soixante-quinze mille de ceux qui leur étaient hostiles. Mais ils ne mirent pas la main au pillage.
17Ces choses arrivèrent le treizième jour du mois d’Adar. Les Juifs se reposèrent le quatorzième, et ils en firent un jour de festin et de joie.
18Ceux qui se trouvaient à Suse, s’étant rassemblés le treizième jour et le quatorzième jour, se reposèrent le quinzième, et ils en firent un jour de festin et de joie.
19C’est pourquoi les Juifs de la campagne, qui habitent des villes sans murailles, font du quatorzième jour du mois d’Adar un jour de joie, de festin et de fête, où l’on s’envoie des portions les uns aux autres.

Pas trente mille, non-non : soixante-quinze mille.

Je me dis que, pour les États laïco-théocratiques (Israël, États-Unis *) ce genre de littérature justifie d’avance les attaques en prévention de menaces : ainsi le fervent chrétien Bush Jr et sa clique d’assassins en Irak (n fois 75 000 !), toujours à l’abri de quelque Cour Pénale Internationale, et nullement engeôlés ou même inquiétés…

* Le 14 juin 1954, le président Dwight Eisenhower signa un projet de loi visant à insérer la phrase « sous Dieu » dans le serment d’allégeance que les enfants récitent chaque matin à l’école. Auparavant, le serment, rédigé à l’origine en 1892, ne contenait aucune référence à la religion.(…)
Deux ans plus tard, Eisenhower fit également de « In God We Trust » la devise officielle des États-Unis (elle n’apparaissait pas sur le papier monnaie ou les timbres avant les années 1950). Source

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J’aime me poser des questions, et j’ai des convictions : les deux marchent de pair !

Mes billets, au jour le jour, s’ajoutent à pas mal de mes écrits anciens…

Aujourd’hui, je suis aussi l’éditeur de desinfo.

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