couloir ~ trepas

.

Comme la place manquait
Dre ma vanke ar plas

et que j’étais plutôt encombrant,
ha ma oan lastrus a-walc’h

il fut décidé que j’irais à l’école.
e oa bet divizet e oan o vont d’ar skol.

Par un triste matin d’automne.
Ur mintin doanig, en diskar-amzer,

ma mère m’accompagne.
ma vamm a ambroug ac’hanon.

La porte gigantesque ressemble
Tennañ a ra an nor ramzel

à une gueule énorme
ouzh ur genou divent

au milieu de grands murs gris
e-kreiz mogerioù gris bras

qui se perdent de chaque côté,
o vont da get a bep tu

le long du trottoir.
a-hed ar riblenn-straed

.

La cloche sonne
Ar c’hloc’h a son

et la main affectueuse me laisse seul.
hag an dorn karantezus a lez ac’hanon ma-unan.

.

Je me retrouve bientôt
En em gavout a ran hep-dale

avec une multitude d’enfants braillards
gant ur bern bugale trouzus

incorporé dans un groupe
en ur strollad

qui attend l’ordre
hag a zo o c’hortoz urzh

d’entrer en classe.
mont e-barzh ar c’hlas.

Nous parcourons de longs couloirs
Tremen a reomp a-hed trepasoù hir

qui sentent encore la peinture fraîche ;
hag a sant al livadurioù fresk c’hoazh ;

le bas est marron,
rous eo an traoñ,

le haut couleur crème.
an uhel e liv arwenn.

Mes compagnons inconnus chuchotent
Ma c’hamaraded dianav a kuzhulia,

tandis que le maître essaie,
tra ma klask ar mestr,

avec une baguette et des menaces,
gant ur gwialenn ha gourdrouzioù,

d’imposer le silence dans les rangs.
lakaat an didrouz er renkennadoù.

.

Soudain, tout m’est insupportable ;
A-daol-trumm ne c’hallan ket gouzañv pep tra ;

je quitte le groupe
kuitaat a ran ar strollad

à la recherche de la sortie,
o klask mont er-maez,

et me retrouve libre à l’extérieur,
hag en em gavout a ran dieub en diavaez,

sans que le portier ait pu m’intercepter.
hep ma vefe tu d’ar porzhier da zaspakañ ac’hanon.

.

L’école était proche de notre domicile ;
Tost e oa ar skol d’hon annezlecʼh;

c’est la concierge de l’immeuble qui m’aperçoit peu après,
porzhierez ar savadur eo a merzout ac’hanon nebeut war-lerc’h,

parmi les passants.
e-touez an dremenidi.

Elle me ramène à la maison ;
Degas a ra ac’hanon d’ar gêr ;

je n’ai pas été grondé
n’on ket bet gourdrouzet

et ne suis pas retourné à l’école. 
ha n’on ket distroet d’ar skol.

D’après Serge – Les chaussettes russes

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