Jusqu’à il y a peu, je me sentais comme quelqu’un de quarante ans. Mentalement, j’entends, car pour le physique, la vétusté s’imposait déjà. Brutalement, en quelques mois, me voici conscient d’aller sur mes soixante-huit. Il y a à cela quelques déclencheurs concomitants : mémoire défaillante, manque de plus en plus cruel d‘à propos, détestable esprit d‘escalier en train de s‘instaurer, réticence à participer à une activité collective, etc.. Signes quotidiens d’un désastre en cours. Vieillir n’est-il pas partir un peu ? Ainsi, ce matin, impossible de déterminer comment les deux mois de juillet et d’août peuvent bien comporter 31 jours : ne manquerait-il pas entre ces deux un mois de 30 jours dont j‘aurais perdu la trace ?. Un peu de panique… Devrais-je donc forcer sur l’eau structurée ? Mais il est probablement bien tard ! Que faire ? si ce n’est assumer joyeusement cet événement, au même titre que les autres. ‘Partir’ est bien un mot magique pour agences de voyages, non ?