école
Intervention du ministre socialiste Viviani à la Chambre, le 8 novembre 1906 :
« La Révolution française a déchaîné dans l’homme toutes les audaces de la conscience et toutes les ambitions de la pensée. Cela n’a pas suffi.
La Révolution de 1848 a doté l’homme du suffrage universel, elle a relevé le travailleur courbé sur sa tâche et elle a fait du plus humble l’égal politique du plus puissant. Cela n’a pas suffi.
La Troisième République a appelé autour d’elle les enfants des paysans, les enfants des ouvriers et, dans ces cerveaux obscurs, dans ces consciences enténébrées, elle a versé peu à peu le germe révolutionnaire de l’instruction. Cela n’a pas suffi.
Tous ensemble, par nos pères, par nos aînés, par nous-mêmes, nous nous sommes attachés dans le passé à une œuvre d’anticléricalisme, à une œuvre d’irréligion. Nous avons arraché les consciences humaines à la croyance. Lorsqu’un misérable, fatigué du poids du jour, ployait les genoux, nous l’avons relevé, nous lui avons dit que derrière les nuages il n’y avait que des chimères. Ensemble et d’un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des lumières qu’on ne rallumera plus. »