étranger ~ estrañjour

Quand je suis entré en prison,
Pa’z on aet en toull-bac’h,
e oa bet tapet din ma gouriz,
on m’a pris ma ceinture,
mes cordons de souliers,
c’herdin ma botoù-ler,
ma c’hravatenn
ma cravate
et tout ce que je portais dans mes poches,
ha tout ar pezh a zougen em chakodoù,
ma sigaretennoù dreist-holl
mes cigarettes en particulier.

Une fois en cellule,
Ur wech en gellig,
em eus goulennet e vint rentet din.

j’ai demandé qu’on me les rende.
Mais on m’a dit que c’était défendu.
Met lavaret ‘zo bet din e oa difennet.

Diaes-tre e oa bet an devezhioù kentañ.
Les premiers jours ont été très durs.
C’est peut-être cela qui m’a le plus abattu.
Setu ‘pezh’meus diflaket ar muiañ marteze.
Susañ a raen tammoù koad
Je suçais des morceaux de bois
que j’arrachais de la planche de mon lit.
a dennen eus plankenn ma gwele.

Albert Camus – L’Étranger

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