Il est fort possible que les premiers penseurs et dirigeants du mouvement sioniste, à la fin du XIXe siècle en Europe, aient imaginé, ou du moins espéré, que la Palestine était une terre vide et que s’il y avait des gens là-bas, il s’agissait de tribus nomades sans racines qui, par essence, n’habitaient pas cette terre. . Ce que nous savons, en fait, c’est qu’un bon nombre des premiers architectes du sionisme étaient parfaitement conscients du fait que la Palestine n’était pas une terre vide. . La société palestinienne était progressiste par rapport à cette période, avec une élite urbaine instruite et politisée et une communauté rurale vivant en paix au sein d’un véritable système de coexistence et de solidarité. . La société palestinienne était au seuil de la modernité, comme tant d’autres sociétés de la région ; un mélange d’héritage traditionnel et d’idées nouvelles. . Cela aurait été la base d’une identité nationale et d’une vision de liberté et d’indépendance sur cette terre même qu’ils habitaient depuis des siècles. . (S’il s’était agi d’une terre sans peuple,) il est fort probable que les réfugiés juifs qui se dirigeaient vers ces terres vides auraient construit une société prospère et auraient peut-être trouvé un moyen d’éviter de se polariser par rapport au monde arabe. | Posupl-tre eo hag ar soñjerien gentañ ha renerien luskad ar sionourien, e dibenn an XIXvet kantved en Europa o doa ijinet, pe gortozet d’an nebeutañ, e oa Palestina un douar goullo ha ma vefe tud eno, meuriadoù kantreerien e oant, hep gwrizioù ha, dre natur, ne oan ket o chom war an douar-se. . Ar pezh a ouzomp, evit gwir, un niver bras a dud arkitektourien gentañ ar sionouriezh a oa emskiantek-tre abalamour da Balestina ne oa ket un douar goullo. . Ar gevredigezh palestinat a oa araokour e-keñver ar prantad-se, gant un uhelidi er c’hêrioù desket ha bolitiket hag ur gumuniezh diwar ar maez a veve e peoc’h en ur gwir reizhiad kenvuhez ha kenskoazell. . Ar gevredigezh palestinat a oa e-harz ar vodernelezh, evel kement a gevredigezhioù all eus ar rannvro ; ur meskaj hêrezh hengounel gant mennozhioù nevez. . An diazez e vije bet evit un identelezh vroadel hag ur sell frankiz ha dizalc’hiezh war an douar-se a oan o chom meur a gantved e oa. . (M’eo bet un douar hep pobl) kredapl-kenañ eo ar repuidi yuzev a oa o ren war-zu an douaroù goullo-se en dije savet ur gevredigezh berzhek ha kavet en dije marteze un doare da miret a ‘n em polarizañ e-keñver ar bed arabek. |