C’est fou, c’qu’on vit d’aventures !
Par procuration, certes, mais tout de même,
c’est pas rien, pour nous qui sommes pas grand’chose
et même tout proches du rien du tout.
Avec notre héros Volodymyr, par exemple,
on est reçus partout en grande pompe.
Mais les figurants, avec ou sans uniforme,
« pertes » et autres dénominations, on n’en parle pas trop.
Parce que, au fond, ça compte pas tellement.

Notre roman, c’est pas dans les livres qu’il s’écrit,
c’est dans l’au-jour-le-jour pré-mâché.
Et il y a des mystères tout pareil que dans les romans d’espionnage :
un jour c’est l’ours de l’Est qui se coupe le robinet de gaz,
et puis, soudain, mais non, pas du tout, vous n’y êtes pas :
c’est l’ogre d’en face…

Ah ça ! pour le suspense, ça y va !
Aurons-nous la bombe au moment de partir en vacances ?
Ou plutôt au retour ?

Et il y a même des spécialistes qui disent qu’ils y voient clair.
Tout juste s’ils ne connaissent pas déjà la fin du film !
Et on se prend à voter pour çui-ci contre celle-là
dont la gueule ne nous convient pas…

Passionnant !
C’est tout de même aut’chose que de se gratter bêtement la tête
au moment de choisir le vin au rayon Auchan.
Ce fichu produit qui détient, chez nous, la meilleure aura
alors que, question pesticides,
il est tout près du champion : la pomme.

La mort n’attend pas, elle est là.
Et à la pelle !
Comme d’hab, elle se laisse enrober.