Article de Leur Monde :
« Genepi, organisateur de soutien scolaire et d’ateliers en prison animés par des étudiants, devenu un partenaire emblématique des autorités mais aussi une vigie des politiques pénitentiaires, a annoncé son autodissolution.
‘Nous refusons de continuer à être associées à l’histoire du Genepi et au fait qu’en posant un vernis humanitaire sur la taule, il a servi à la légitimer et la renforcer.‘
Cette annonce musclée a estomaqué le monde judiciaire, dont bien des professionnels, dans les barreaux, à la magistrature et en prison, ont été « génépistes » pendant leurs études. »
J’imagine que les professionnels du monde judiciaire s’empresseront désormais d’effectuer des stages en prison en tant que matons, personnels d’entretien ou prisonniers. Ce sera sans doute bien plus formateur que de courtes visites en tant que génépistes.
Pour compléter la formation, pourquoi ne pas se faire offrir, pour son prochain petit Noël, le roman La zonzon, d’Alain Guyard ?
Quant à l’organe de presse, au lieu de se lancer dans une lamentation, pourquoi ne profite-t-il pas de l’occasion pour évoquer les diverses situations de l’enseignement en prison, à travers le monde ?
J’ai visité, dans un pays à bas PIB, une telle école pour adultes qui, si je ne m’abuse, était entièrement financée par fonds publics.
L’avantage d’un bel organe de presse, doté de centaines de journalistes, est qu’il dispose à la fois de spécialistes et d’antennes all over the world : pourquoi ne recherche-t-il donc pas, dans une circonstance précise, l’information la plus large sur ce sujet ?
Nous déléguons aux médias le soin de recueillir les informations auxquelles nous sommes concrètement incapables d’accéder.
Il est donc de leur devoir, non ? de nous fournir ce service.
Des lamentations pourraient, à la rigueur, prendre place à la lumière de ces informations informées.