Un sociologue veut « montrer que, loin de constituer un univers séparé de la politique et du politique, une certaine école libérale, et l’ultra libéralisme défendu par Friedrich von Hayek, en particulier, entretient une défiance atavique vis-à-vis du politique, défiance qui permettrait de comprendre non seulement les affinités électives spontanées entre l’ultra libéral et le dictateur, mais surtout, et beaucoup plus significativement, le rôle décapant, sinon même le renversement, que l’ultra libéralisme permet d’opérer à l’intérieur de l’ordre politique lui-même. »
Deux phrases :
« En quoi l’ultra libéralisme est-il si fortement compromis dans la terreur politique ? »
« La démocratie ne peut pas assurer l’instauration de l’ordre de marché et l’équilibre économique de telle sorte que, pour les atteindre il faut compter sur la force, voire sur la terreur politique. »
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Et donc : « Macron a-t-il réussi son coup ? »
Autrement dit : Favoriser l’arrivée au pouvoir d’un régime plus dur, en France, faisait-elle partie, en toute connaissance de cause, du plan « dissolution » ?
Ah !?????
Est-ce compatible avec mon hypothèse « Que veut Macron ?« , qui commentait « Un saut à l’élastique » d’Oncle H ?
Autrement dit : Macron veut-il être le champion de l’instauration d’une Europe largement extrême-droitisée (voir ci et ça) ?
Vu les différences entre les extrêmes-droites européennes, leur unification exigerait en effet un magicien comme E.M., non ? Peuvent-ils se mettre d’accord sur un même rapport à la Russie, par exemple ?
re-Ah !??????
Notons – aujourd’hui, ça n’a l’air de rien, mais c’est pas banal ! – que ces partis n’expriment plus l’intention de sortir de l’Union européenne (de l’OTAN non plus ? ça je ne sais pas encore).
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Car, avant même les élections Européennes, l’état de l’électorat potentiel du RN ne pouvait absolument pas être inconnu de l’Élysée.
Et que le RN allait l’emporter massivement, à ces Européennes, lui avait assurément été glissé dans l’oreille, car être en tête dans 93% des communes (!!!), ça n’arrive pas en un éclair, si ?
Donc…
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Aujourd’hui, le même qui, il y a une semaine, désignait la gauche comme l’ennemi N°1 – ça corrobore le fait de vouloir servir les intérêts du RN, ou non ? – tenterait-il de se refaire une virginité en forçant ses troupes au barrage républicain ?
Eh bien, peut-être pas : cette position pourrait tout-à-fait, au contraire, conduire une part des anti-macron_par-principe à …voter RN ! ! !
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Je découvre d’ailleurs qu’un bouquin de Rémy de Juste-Milieu pose la question « Emmanuel Macron est-il fasciste ? » en soumettant son cas au questionnaire en 14 points élaboré par Umberto Eco.
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« Le fascisme, c’est le mépris.
Inversement, toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme. »
Albert Camus
« Ainsi commence le fascisme.
Il ne dit jamais son nom, il rampe, il montre le bout de son nez, on dit :
– C’est lui ?
– Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer !
Et puis, un jour, on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l’expulser.«
Françoise Giroud
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Ici, une exploration marxiste intéressante.
Mais qui minimise délibérément le risque de fascisme en cas de pouvoir RN :
« Le RN sera au pouvoir, et tout se passera à peu près comme avant : sur le plan économique, sur le plan social, sur le plan sécuritaire. Comme sous Macron. Comme sous Sarkozy. Comme sous Hollande. Peut-être un peu pire, peut-être un peu mieux, peut-être comme avant. »
Pour les auteurs, ce risque existe davantage avec des « partis de gouvernement ».
Ici, pour s’informer sur la réalité du RN, le dossier d’une autre organisation communiste …qui pense l’inverse du précédent.