Je viens de lire l’exposé de l’exégète non-conformiste.
L’auteur a raison de poser la question « Pourquoi Bethléem ? » et je veux juste compléter son exposé.
Les évangiles ne sont ni des chroniques, ni de l’histoire : ce sont de simples outils de propagande.
Ils le sont au moment où ils sont écrits, et ils le seront au cours de leur histoire.
Au moment où ils sont écrits – c’est-à-dire dans la deuxième moitié du 2ème siècle de notre ère – le débat sur le Messie est très vif DANS le judaïsme : les révoltes contre les Romains ont été matées, et l’espoir qu’un Messie puisse encore se manifester diminue.
C’est alors que l’idée prend corps :
« Et s’il était déjà venu ? ».
La tâche des « premiers chrétiens » est, alors, de propager l’histoire d’un Messie-déjà-venu-mais-pas-comme-on-l’attendait, et dont on pousse le souci de réalisme jusqu’à raconter la naissance : l’écrit de Luc est donc, tout naturellement – comme l’écrit l’exégète – une œuvre de propagande, dont la notion de « vérité » est bien éloignée, car il ne s’agit d’une œuvre ni de chroniqueur ni d’historien.
(Faut juste savoir que Luc, précisément, essaie de se montrer comme le parfait historien…)