« Nous sommes aliénés »

école

24 janvier 1984 – Un agrégé de lettres, en soins psy :

« Le facteur professionnel intervient dans la maladie en ce sens que nous sommes, dans notre métier, par notre métier, aliénés à des degrés divers.
Nous sommes aliénés par un programme, enfermés das un ghetto de techniques, de dissertations, de commentaires qui nous isolent des élèves.
Nous sommes aliénés par l’administration qui nous juge, par les parents qui attendent de nous l’impossible.
Ces éléments stressants réunis ont provoqué chez moi, dans un premier temps, un ulcère au duodénum, pas très grave mais douloureux.
Ensuite, j’ai glissé dans ce qu’il est convenu d’appeler une « déprime », bref quelque chose de psy.
« Le facteur professionnel intervient dans la maladie en ce sens que nous sommes, dans notre métier, par notre métier, aliénés à des degrés divers.
Nous sommes aliénés par un programme, enfermés das un ghetto de techniques, de dissertations, de commentaires qui nous isolent des élèves.
Nous sommes aliénés par l’administration qui nous juge, par les parents qui attendent de nous l’impossible.
Ces éléments stressants réunis ont provoqué chez moi, dans un premier temps, un ulcère au duodénum, pas très grave mais douloureux.
Ensuite, j’ai glissé dans ce qu’il est convenu d’appeler une « déprime », bref quelque chose de psy.
Mes liens avec l’extérieur se rompaient petit à petit. Je n’étais plus capable, physiquement et psychologiquement, de poursuivre mon activité.
Au bout du compte, j’ai découvert une figure de l’aliénation moins évidente que les autres : nous sommes aliénés parce que nous avons besoin de créer, et pas simplement de digérer un faux savoir acquis à la faculté.
Un besoin d’écrire, de jouer de la musique, qui n’est pas satisfait. Cette soupape nous manque.
En fait, avant d’être malades mentalement, nous sommes déjà des aliénés, au sens vrai de ce terme. »

Le psychiatre commente « Nous nous apercevons que les problèmes des enseignants que nous traitons ne sont pas tellement différents de ceux des enseignants que nous ne traitons pas. »

Hamon-Rotman – Tant qu’il y aura des profs

C’est à quelque chose de ce genre que s’intéresse le sociologue Harmut Rosa.
Voir par exemple son petit bouquin en français : « Remède à l’accélération »:
« Le burn-out est la conséquence du silence soudain de l' »axe de résonance. »

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