On brûle des écoles

école

Les émeutiers du cru 2023 ont brûlé plus d’écoles que leurs prédécesseurs, crois-je savoir.

« Alors qu’on leur donne tout » s’insurge le redoutable Jordan Bardella.

« Une violence primitive » selon Henri Guaino qui se dit « frappé par le fait que si peu de gens cherchent vraiment à savoir ce que nous dit ce genre d’événement sur l’état mental de notre société et de notre civilisation. »

François Bégaudeau : « Beaucoup de gens parlent beaucoup trop vite de ces évènements »

« Des jeunes à l’évidence hors de portée de l’Éducation nationale, ministère appelé à jouer les premiers rôles dans la réponse à la crise des banlieues. «L’école doit désormais contribuer puissamment à la formation républicaine», indique un conseiller du chef de l’État. »

« Il faut arrêter d’enseigner la haine de la France » estime MichelOnfray, qui parle de chienlit**.

Question :
Y a-t-il, de la part de ces émeutiers, une parole portant sur ça : pourquoi brûler des écoles (et pas de lieux de culte religieux ou des Centres des impôts, par exemple) ?
Je n’en connais pas.

*

** Chienlit, venons-y.
Au Moyen-Âge, lors de la fête des fous, des gens du peuple allaient-il au besoin déféquer dans le lit des riches, d’où le mot « chienlit » ?
Oui.
Dégradaient-ils ce qui était archi-respectable (comme l’école, les médiathèques, etc. aujourd’hui), en allant pisser dans des ciboires contenant le corps d’un devenu-dieu ?
Oui, il me semble.
Les curés et les bonnes sœurs étaient-ils de ces émeutiers ?
Oui.

Plus anciennes, les Saturnales romaines :
« Durant cette fête très populaire, l’ordre hiérarchique des hommes et la logique des choses sont inversés de façon parodique et provisoire : l’autorité des maîtres sur les esclaves est suspendue. Ces derniers ont le droit de parler et d’agir sans contrainte, sont libres de critiquer les défauts de leur maître, de jouer contre eux, de se faire servir par eux. Les tribunaux et les écoles sont en vacances et les exécutions interdites, le travail cesse. »

Et alors ? me demandera-t-on…

Les jeunes émeutiers de 2023 sont-ils dans cette veine ?
Mystère.
Mais si libre cours était régulièrement donné, en soupape, aux renversements des « valeurs », il n’y aurait pas à le conquérir… En général, veux-je dire : pas spécialement dans les « quartiers », que je n’ai connus qu’un peu.
J’estime qu’une école où le sérieux, le respectable et le dans_la_norme sont seuls glorifiés porte en germe d’inévitables débordements.
Des écoles vandalisées, il y en a à longueur d’année.

Mais ça ne répond évidemment pas à la question :
Les écoles brûlées manifestent-elles un message des jeunes et très jeunes pillards et incendiaires de juin-juillet 2023 ?

*
Autre question, à l’occasion :
« Les réseaux sociaux » ont-ils « mis fin aux émeutes », comme l’énonce Mme Véronique Reille-Soult ?
Si oui, c’est une grande nouvelle ! Reste à comprendre pourquoi, mais surtout comment…
Plus forts que la police ?

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