Un État ? Deux États ?
« Il existe une alternative. En fait, il y en a toujours eu une :
Une Palestine dé-sionisée, libérée et démocratique, du fleuve à la mer ; une Palestine qui accueillera les réfugiés et construira une société qui ne discrimine pas sur la base de la culture, de la religion ou de l’appartenance ethnique.
Ce nouvel État s’efforcerait de corriger, dans la mesure du possible, les maux du passé, en termes d’inégalité économique, de vol de propriété et de déni de droits. Cela pourrait annoncer une nouvelle ère pour l’ensemble du Moyen-Orient. »
Ilan Pappé, universitaire israélien anti-sioniste
Du même Ilan Papé : « j’affirme que nous assistons à la fin du projet sioniste, cela ne fait aucun doute. »
(en anglais ; je peux fournir une traduction en français)
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De la mer au Jourdain, l’égalité des droits
Coordination nationale de l’UJFP 14/02/24
On nous dit souvent : « Vous êtes antisionistes. Donc vous voulez jeter les Juifs à la mer ? »
C’est l’inverse.
Qu’est-ce qui a permis aux Blancs d’Afrique du Sud de rester dans leur pays ? Est-ce le maintien de l’apartheid ou la fin de l’apartheid ? C’est la fin de l’apartheid bien sûr. Sinon tôt ou tard, ils auraient dû partir. Mandela avait énoncé trois conditions non négociables :
. l’Afrique du Sud est une et indivisible,
. Une personne = une voix,
. Vous reconnaissez que l’apartheid est un crime.
Pour obtenir une paix juste et durable en Palestine/Israël, il faudra transposer ces conditions. Cela veut dire bien sûr la fin du sionisme.
On nous dit souvent : « Vous êtes antisionistes. Vous remettez en cause la légitimité de l’État d’Israël ? »
Le sionisme est un colonialisme de peuplement ou de remplacement. Dès l’arrivée des premiers colons sionistes en Palestine, le but n’était donc pas d’exploiter le peuple autochtone, mais de nier son existence, pour le fragmenter, l’expulser et le faire disparaitre définitivement.
La finalité du projet sioniste a toujours été un État ethniquement pur. Il y a eu en 1947-1948 un nettoyage ethnique prémédité. Et aussitôt le viol du droit international avec l’interdiction faite aux réfugiés palestiniens de rentrer chez eux et l’effacement de leurs traces.
L’État d’Israël n’a jamais été l’État de tous ses citoyens. Il s’est défini comme un État juif et même comme l’État de tous les Juifs. Le peuple palestinien n’a jamais eu l’occasion d’exercer son droit à l’autodétermination. La création de cet État sous cette forme ethnique est donc illégitime.
Mais … Depuis 1948, un peuple israélien s’est créé. On ne réparera pas un nettoyage ethnique par un autre nettoyage ethnique.
Alors ? Le sionisme est sorti du droit international depuis des décennies. Il a abouti à un régime suprémaciste qui commet un génocide. Il colonise, il occupe, il emprisonne, il vole, il tue …
La seule issue consiste à appliquer le droit international. Il n’y a pas d’alternative au « vivre ensemble dans l’égalité des droits ». En Palestine/Israël comme ailleurs dans le monde.
Cela impose la fin de l’État des seuls Juifs. Cela impose le démantèlement complet de toutes les lois et institutions qui ont abouti à l’apartheid. Et bien sûr le droit au retour effectif des réfugiés palestiniens. Toute autre solution aboutira à prolonger la barbarie actuelle ou à en créer une nouvelle.
La Coordination nationale de l’Union des Juifs de France pour la Paix
L’UJFP écrit aussi :
Nous disions, à propos de notre activité de solidarité politique avec le village de Khuza’a, dans le sud de la bande de Gaza :
« Si Israël le bombarde, ce sera un attentat antisémite ».
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Pierre-André Taguieff n’a pas du tout confiance dans un État bi-national :
« Cet État binational serait très probablement déchiré par une guerre civile ethno-religieuse permanente. On sait que les islamistes veulent une Palestine islamiste, soumise à la charia.
Le conflit politique se double dès lors d’un conflit religieux insoluble, se réduisant à l’affrontement de communautés fantasmées : ‘les musulmans’ contre ‘les Juifs’, et plus largement contre ‘l’Occident’ ou ‘les autres’.
Cette confessionnalisation du conflit transforme le choc des nationalismes rivaux en une guerre de religion, qui prend le visage d’une guerre de civilisation. »
Pierre-André Taguieff – Chercheur honoraire au CNRS, favorable au statut quo
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Une réflexion inadmissible par un sioniste :
« Quand on veut vivre parmi des millions d’Arabes,
il faut se mélanger à eux,
laisser l’assimilation et les mariages mixtes faire leur travail ».
Marek Edelman – Chef-adjoint de l’insurrection du ghetto de Varsovie