(ou devrait-on écrire : ?
Par amour de l’État, complaire aux trafiquants d’argent ?)
Alain Minc se fait l’apôtre de la réforme des retraites, au motif que la France doit se crédibiliser au plan international :
« Alain Minc, le consultant des puissants qui se targue d’avoir eu l’oreille de tous les présidents de la République depuis une quarantaine d’années, y voit une évidence.
Avec une dette publique de 3000 milliards d’euros – plus de la moitié détenue à l’étranger – la France doit impérativement maîtriser ses comptes, dont les retraites constituent une partie importante se répand-il, narquois, dans les radios ».
Très critique, un autre des chaperons affirmés de Macron, M. Attali, n’y va pas avec le dos de la cuiller : loi « mal faite » et « injuste » estime-t-il. C’est ce même Monsieur Attali qui vint le « placer » à l’Élysée comme on amène un jeunot pour un emploi chez un ami ; et l’on trouva le poste de Secrétaire général adjoint.
Point de vue de Michaël Zemmour économiste :
« La vraie raison de cette réforme et son timing est d’équilibrer les baisses d’impôts.
Cela est écrit dans le budget, dans les engagements et les communications avec l’Union européenne. Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, le dit depuis deux ans : ma stratégie est de baisser les dépenses pour baisser les impôts.
Cela, bien sûr, rendrait la réforme politiquement inacceptable, c’est pourquoi le récit a encore changé ces derniers mois, de sorte que nous entendons maintenant que le système est en danger financier, si nous ne le faisons pas, il s’effondrera.
Ce n’est pas vrai. Il y a des déficits et des problèmes de financement, mais il n’y a pas de danger structurel. (…)
Il existe de nombreuses autres façons de trouver des revenus, bien sûr.
Tout d’abord, nous pourrions annuler les baisses d’impôts sur les entreprises, qui ne se sont pas avérées très utiles.
Lorsque l’État réduit ou exonère les cotisations salariales de l’employeur, il doit payer lui-même la facture.
L’abolition de ces mesures fiscales pourrait rapporter de l’argent. (…)
En stabilisant les vies et l’économie, la protection sociale garantit qu’une partie de vos revenus ne dépend pas de votre travail.
Cela décrit bien le système français, dans le sens où les prestations sociales protègent les salaires des chocs.
L’objectif d’Emmanuel Macron est de faire de la protection sociale une dépense gagnée par le travail.
Le système de protection sociale a longtemps servi à amortir les chocs du marché, mais Macron vise à amplifier ces chocs pour accroître les incitations à travailler.(…)
Le gouvernement semble tenir pour acquis qu’un ou deux millions de personnes descendront dans la rue. Macron, de gré ou de force, ne semble plus considérer le syndicat CFDT, traditionnellement modéré, comme un interlocuteur.
On a l’impression qu’il y a quelque chose de presque thatchérien dans toute cette bataille, Macron voulant prouver que les syndicats sont inutiles.
Les syndicats sont de nouveau dans leur rôle habituel, avec le retour des grèves au programme car ils sont très soudés. »
Des sociologues semblent avoir l’explication :
(« semblent » car, desinfo.info n’ayant, par principe, d’abonnement à aucun organe de presse, je n’ai accès qu’au début de leurs articles en ligne)
Un
« Au moment de recourir au 49.3, le président de la République a invoqué «des risques financiers, économiques trop grands». Dit autrement : sans réforme des retraites reculant l’âge légal de départ à la retraite, les banques, les fonds obligataires et les institutions financières seront réticents à prêter à l’État français et ne se rendront plus avec la même ardeur aux séances de vente aux enchères de dette souveraine. »
Deux
« Dans le Conseil des ministres qui a déclenché le 49-3, Emmanuel Macron a (dé)livré le sens de la «réforme» : «Les risques économiques et financiers sont trop grands.»
Il avait déclaré quelques jours avant, avec la condescendance mâtinée de paternalisme qui est sa marque : «Faire des économies de finances publiques n’est pas un mouvement spontané de la nation.»
Le peuple est décidément réfractaire à l’orthodoxie budgétaire et à la démopédie néolibérale, obligeant à toujours plus de «pédagogie».
Dans son allocution télévisée de mercredi, le Président a repris ce discours de manière plus implicite, regrettant, à deux reprises, de n’avoir pas «réussi à partager la contrainte».
La «nécessité» qu’il invoque comme une loi intangible supérieure à toute et un mantra c’est celle des «marchés» qu’il faut rassurer, »
Si j’étais Zinzin, je me dirais, au contraire :
« Laissons les obligations émises par l’État français (une part de sa dette souveraine) perdre le plus possible de leur valeur pour qu’il puisse les racheter en discount !
La dette serait ainsi amplement diminuée, non ? »
Mais bon, j’ai peut-être pas bien pigé les cours d’économie auxquels je me suis frotté…