Tous spéculateurs ?

Leur Figaro nous apprend que La Croisette est vendue.
Elle est vendue, mais elle n’a pas changé de mains…
Ben dame, il s’agit du métavers, multiplicateur de valeurs.
Car, si le métavers n’est peut-être que du Monopoly augmenté, – et cette nuance importe ! – ça a une vraie valeur sonnante et trébuchante sur le marché.
J’ai une question de « détail » : à qui l’acheteur a-t-il versé son pognon ? Autrement dit, qui a vendu ? J’aimerais vraiment le savoir.

Il me revient cet article de leur Libération où un des membres propagateurs se faisait le chantre de ce qui nous attend : « quand on a ces entrées dans le monde virtuel, on se sent plus confiant, on s’exprime différemment, et cela fait du bien. » Ailleurs encore, j’ai noté que des membres propagateurs mettent en avant l’aspect épanouissant ou ludique des métavers naissants.

Mais ça nous est surtout vendu comme la possibilité de se faire du fric.
On y parle de biens qui devraient « s’apprécier » (on ne dit pas « prendre du poids », ça sentirait mauvais)
C’est une invitation de plus à spéculer.

Pour qui veut TENTER de s’éclairer, voir ceci.
Et ceci aussi, dans leur Monde :
(Extrait)  » Les technologies chaîne de blocs offrent les moyens de créer de la rareté numérique (des objets numériques ne pouvant exister qu’en nombre fini), de vérifier l’authenticité et la propriété d’un objet, de tracer son histoire, de permettre à son créateur ou sa créatrice de percevoir une redevance sur ses reventes par le biais de « contrats intelligents », etc. On voit se construire au-dessus de ces technologies de nouveaux jeux/mondes comme Decentraland ou Axie Infinity dans lesquels les joueurs/utilisateurs sont aussi les créateurs et administrateurs du monde virtuel, et peuvent en tirer de réels profits.

Cette implication des utilisateurs dans la création et l’administration permet d’envisager à terme des mondes bien plus complexes. Ces nouveaux mondes s’inscrivent dans ce qu’on qualifie de « Web3 », un internet décentralisé (au sens du pouvoir, pas de l’architecture informatique) qui permettrait aux utilisateurs de reprendre le contrôle aux acteurs qui dominent le système actuel. »

Colonisation.
Je ne sais pas ce que vaut mon intuition : au début des métavers, on identifie ou crée des biens qui n’avaient pas de valeur jusqu’ici, et on leur en donne, qui pourrait rapporter du pognon.
J’imagine que, pour les colonisations pratiquées jusqu’ici par les humains puissants, c’était pareil : le charbon souterrain avait zéro valeur, et le crâne de Lucy idem, jusqu’au moment où ils lui en ont attribué, …et bingo !

J’ai, en prime, une autre question : qui est « je » dans ce type d’univers ?
Monsieur Charles Taylor nous a retracé l’histoire du moi jusqu’à nos jours – « le sentiment d’être soi, d’être doté d’une subjectivité et d’une vérité intérieure » -, mais je me demande comment diable il poserait la question au sujet des métavers ?

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J’aime me poser des questions, et j’ai des convictions : les deux marchent de pair !

Mes billets, au jour le jour, s’ajoutent à pas mal de mes écrits anciens…

Aujourd’hui, je suis aussi l’éditeur de desinfo.

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