L’expropriation de la santé -6-

Pour en savoir plus sur le drôle de bonhomme que fut Illich-le-visionnaire, on peut écouter cette présentation.

Ses œuvres, en neuf, sont dispo contre de l’argent chez l’éditeur Fayard, en français.
Peut-être trouve-t-on aussi d’occase certains de ses livres, Ed Fayard ou Ed du Seuil.

Et voilà que je découvre aujourd’hui une possibilité de télécharger son Némésis médicale – L’expropriation de la santé (légalement, peut-être),
depuis un site biblique qui le présente dans le contexte du covid ! Tiens donc…

Je cesse, avec ce #6, d’afficher des citations de ce livre.

Une dernière pour la route, sur ‘l’art de souffrir’, prise au hasard comme les précédentes :
‘Une douleur vécue ne constitue une souffrance que si elle est intégrée à une culture. C’est précisément parce que la culture fournit un cadre qui permet d’organiser le vécu qu’elle est une condition indispensable au développement de l’art de la souffrance. La culture donne à toute douleur la forme d’une interrogation qui peut être exprimée et partagée ; elle fournit des éléments pour véhiculer la douleur, les sons, les mots et les gestes qui soulagent en permettant la communication. Elle fournit également la syntaxe pour que l’expression de la douleur puisse prendre corps dans un discours qui relie la victime à son milieu. Enfin la culture fournit les mythes qui expliquent l’existence de la douleur : Kismet, karma ou purification du péché; ou encore vengeance, punition ou envie du voisin doué d’un mauvais œil. Dans une certaine perspective, on pourrait dire que chaque culture représente un art particulier de souffrir. (…)

‘La lutte contre la douleur ne commença que lorsque Descartes eut séparé le corps de l’âme. Il bâtit un modèle du corps en termes de géométrie, de mécanique ou d’horlogerie, semblable à une machine qui pourrait être réparée par un ingénieur. (…)
Sous la pression de cette nouvelle sensibilité à la douleur, la politique tend à être conçue comme une entreprise destinée moins à maximiser le bonheur qu’à minimiser la souffrance. Elle devient l’activité directrice d’une série d’entreprises, chacune produisant le remède à un mal : l’ignorance, l’immobilité et, avant tout, la douleur. La douleur en arrive à être vue d’abord comme la condition des hommes que la corporation médicale n’a pas fait profiter de sa boîte à outils.’

Peut-être Illich avait-il lu Knock, cette étrange œuvre de l’autre visionnaire que fut Jules Romains (1923) ?
‘Knock – Qui est-ce qui instruira ces pauvres gens sur les périls de chaque seconde qui assiègent leur organisme ? (…)
Voilà l’effet de saisissement que nous devons porter jusqu’aux entrailles de l’auditoire. (…) Qu’ils n’en dorment plus !’

Douleur : Ne dis pas à Dieu combien grande est ta douleur / Dis à ta douleur combien grand est ton Dieu !

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J’aime me poser des questions, et j’ai des convictions : les deux marchent de pair !

Mes billets, au jour le jour, s’ajoutent à pas mal de mes écrits anciens…

Aujourd’hui, je suis aussi l’éditeur de desinfo.

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