Je contribue financièrement à des organes de presse
– professionnels,
– sans financement par des puissants,
– sans abonnements,
et ce, même si je ne les consulte pas.
Plusieurs expériences prouvent que ce pari est réaliste, si on le veut bien. Reporterre, Bastamag par exemple.
Les organes payants comme Politis, leur Monde diplo, Médiapart et Cie produisent de la marchandise en habit d’information.
Blast a choisi un semi-mix « Nos contenus sont en accès libre, l’abonnement est donc librement choisi (il nous permet de produire nos contenus). »
Mais comme je n’ai aucun désir de recevoir ses moyens de fidélisation (Newsletter, fil Telegram des Coulisses de Blast, forum des abonnés, FAQ avec l’équipe, masterclass, invitations aux émissions spéciales) attachés à l’abonnement, je vais opter pour une p’tite contribution mensuelle.
Organiser la difficulté d’accès à l’information, donc la rareté, est-ce à la hauteur des moyens disponibles, et surtout des enjeux ?
Il est important que l’information soit arrachée à l’univers marchand.
La marchandise n’est-elle pas devenue – à l’échelle mondiale – la matière première majeure des liens sociaux ?
Autrement dit : ne nous sommes-nous pas principalement en rapport avec autrui par l’entremise de l’acte d’achat.
Polanyi formule ça autrement : selon lui, à partir du XIXème siècle, « la société est gérée en tant qu’auxiliaire du marché ».
Ce qu’on peut traduire par : le marché s’est annexé la société.
Ne pataugeons-nous pas depuis longtemps dans ce brillant coltar : n’avons-nous pas capitulé, consciemment ou non, et depuis longtemps, et tout-à-fait joyeusement, devant les marchandises et les technologies ?
Nous faisons preuve d’absolue faiblesse, cédant devant l’étendue des avantages personnels, y compris au quotidien et le plus matériellement qui soit.
Or, y a-t-il meilleur terrain pour des puissants drogués à la puissance que des gens si heureusement dépendants ?