Renoncer à certaines sanctions maintenant

Mettre fin aux sanctions les plus manifestement stupides ?
Pour bizarre que cette idée puisse paraître à ce stade, c’est pourtant ainsi que les choses se passeront probablement.
Nos hésitations à l’admettre n’auront alors plus cours.

Nombres de sanctions européennes vont se révéler
ou bien suffisamment nocives pour l’Europe,
ou bien pas assez nocives pour la Russie,
voire assez bénéfiques pour la Russie,
et assez peu profitables à l’Ukraine
pour qu’il faille, un jour, en abandonner.

Si elles sont abandonnées à un stade plus avancé de la guerre, cela signifiera la victoire de la Russie.
Mieux vaut donc les abandonner tant qu’elles risquent moins de prendre cette signification.

Mais elles ne peuvent pas être rapportées dans un court délai sans un peu de mouvement au sommet de l’Europe :
– petit – ou gros – grain de sable dans les relations avec l’ogre Sam, qui se croit de taille à gagner sa guerre (sans la livrer…), et qui n’est prêt à aucune concession,
– prise en compte des États membres : critiques d’Orban, très significative crise politique italienne actuelle, et puis ceci : le 19 juillet, la Commission européenne propose aux États membres de débloquer «certains fonds» de banques russes gelés par les sanctions ; les États membres «veulent qu’il soit parfaitement clair que rien dans les sanctions ne freine le transport de céréales hors de Russie ou d’Ukraine». Peur de passer pour les affameurs du monde, et les provocateurs de jacqueries ?

Décider – par strict intérêt (si, du moins, le commerce des armes ne prime pas…) – que l’on cherche la paix et non la guerre, et donc rechercher par TOUS les moyens possibles comment mettre fin à celle-ci, ça du moins, ça n’aura rien de déshonorant pour l’Europe.
Dans ce panier, il y aura forcément l’abandon d’un lot de sanctions stupides…

Je cite : « Souvent vendues comme une alternative « peu coûteuse » aux conflits militaires, les sanctions générales constituent en pratique une attaque aveugle contre une nation entière.
Elles infligent des punitions à des dizaines de millions de personnes ordinaires tout en épargnant les riches et les personnes bien placées.
Dans certains cas, elles créent des crises humanitaires à elles seules, et dans d’autres, comme au Venezuela, elles exacerbent considérablement les crises existantes et les rendent beaucoup plus meurtrières qu’elles ne le seraient autrement. (…)
Les sanctions ont tendance à renforcer l’emprise des dirigeants autoritaires. (…)
Nous sommes habitués à ce que les politiques coercitives se retournent contre nous sous la forme d’une aggravation des problèmes de sécurité, mais nous sommes désormais confrontés à un avenir où nous subirons également des contrecoups économiques. La guerre économique cesse d’être une option « bon marché » lorsque la cible peut riposter.
Si les coûts de la guerre économique sont élevés, qu’en est-il des avantages ? La vérité est qu’il y en a peu ou pas du tout. (…)
Il est temps de reconnaître que les sanctions générales font plus de mal que de bien et qu’elles aggravent bon nombre des problèmes qu’elles sont censées résoudre. »

Voir aussi ceci.

Sans oublier ceci, très documenté.
Et ceci.

Mars 22 : Economic Sanctions Kill

Et encore ceci, où je pointe l’intérêt de l’Ogre Sam à affaiblir l’Europe.
10 nov 22 : De Villiers n’est pas loin de le penser également.
Mais ce type de point de vue est toujours archi-minoritaire…

Lire aussi ce plaidoyer pour des négociations, et ce rappel.

Mai 2023, un point de vue

Juillet 2023, un bilan côté Russie : une rencontre d’évaluation qui vient de réunir 19 chercheurs français, russes, arméniens et du Belarus. (RFI voit les choses autrement…)

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J’aime me poser des questions, et j’ai des convictions : les deux marchent de pair !

Mes billets, au jour le jour, s’ajoutent à pas mal de mes écrits anciens…

Aujourd’hui, je suis aussi l’éditeur de desinfo.

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