Le lucide Piacentini nous garantit que, sans production accrue, nous resterons otages des trafiquants d’argent étrangers.
Le vibrionnant Ruffin nous répète que seuls ceux qui travaillent peuvent être authentiquement de gauche.
Le gradé Roussel en veut carrément à ceux qui ne travaillent pas.
Bref : Bossez !
La marchandise vous sera alors mise dans le bec,
sinon tintin !
Le rare écriteau officiel ci-dessus – photographié dans une zone minière du nord de la France – rappelle tout de même que bosser n’est pas toujours le paradis.
Et puis, ne sont-ce pas les productions qui ensevelissent nos désirs sous l’étiquette besoins ?
N’entretiennent-elles pas en chaîne les territoires de la misère, connus et inconnus ?
Si ce monde est dans un état tellement dégueulasse qu’on n’oserait évidemment pas le présenter aux voisins s’il y en avait (son réchauffement n’en est qu’un trait parmi d’autres), c’est bien parce que des milliards de travailleurs ont travaillé, non ?
J’ai une opinion.
Faut bosser, c’est Ok, c’est mille fois Ok.
Mais d’abord à notre propre subsistance.
Nous nous en sommes tellement éloignés que nous nous sommes archi-enwrappés dans le « tout cuit » :
Écosser les haricots ? non mais vous rigolez !
Faire soi-même sa mayonnaise ? triste plaisantin !
L’utopie commence là : Halte au Tout Cuit !
Non ?
Si quelqu’un m’offre ou me prête le récent livre de Geneviève Pruvost Quotidien politique,
sûr que je le lirai !
Extrait :
« Déléguer le travail du quotidien, c’est le déléguer aux machines et aux pauvres. »
Pour ne pas le déléguer, voir l’Université de l’autonomie alimentaire :
y a de quoi réfléchir, et de quoi s’entraîner…