Culte

Je lis dans « Tristes tropiques » :
Chez les Bororo,  » dans la maison des hommes, les gestes du culte s’accomplissaient avec la même désinvolture que tous les autres, comme s’il s’agissait d’actes utilitaires exécutés pour leur résultat, sans réclamer cette attitude respectueuse qui s’impose même à l’incroyant quand il pénètre dans un sanctuaire. (…)
« Dans un coin, des garçons ronflent ou bavardent, deux ou trois hommes chantonnent en agitant des hochets, mais si l’un d’eux a envie d’allumer une cigarette ou si c’est son tour de puiser dans la bouillie de maïs, il passe l’instrument à un voisin qui enchaîne, ou même il continue d’une main en se grattant de l’autre. Qu’un danseur se pavane pour faire admirer sa dernière création, tout le monde s’arrête et commente, l’office paraît oublié jusqu’à ce que, dans un autre coin, l’incantation reprenne au point où elle avait été interrompue. »

Mes pérégrinations m’ont conduite à observer le même détachement en Amérique latine et à Bali, ce qui me troubla à chaque fois quelque peu :

Amérique latine : une manifestation contre un projet du gouvernement.
La journée s’ouvre par une cérémonie religieuse du culte local.
Pendant que se déroule cette cérémonie, l’on règle aussi la sono – larsen compris – pour le concert de rock qui va avoir lieu dans le même lieu.

Bali : un culte à la divinité familiale.
Pendant que le prêtre effectue ses gestes et ses incantations, les quelques personnes présentes bavardent, bâillent, etc.

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