éclairer sans brûler

Comment des personnes qui soutiennent les Gilets Jaunes et qui en savent plus qu’eux sur une question peuvent-elles leur apporter quelque chose sans les écraser de leur savoir ?

1er Chapitre : L’anticonférence

Supposons que je sache pas mal de choses sur « Actions légales / Actions illégales » (ou tout autre
sujet : « Tout le pouvoir à la base », ou « Quelles guerres mène la police ? », ou «C’est quoi, la
démocratie directe ? », etc.), parce que j’ai déjà eu à m’interroger là-dessus ou à pratiquer, et que j’ai
eu l’occasion d’apprendre à ces occasions.
Je peux être un militant, ou un prof de science politique, ou autre, etc.
J’ai le souhait de partager, et suis donc disposé à communiquer ce que je sais ou crois savoir.
Ce que je trouverais normal, si on me demande un « exposé pour introduire un débat » (c’est
souvent comme ça que c’est formulé, non ?) :

  • Il y a un ou des pilotes de la séance (modérateurice, etc.) qui n’est surtout pas moi,
  • Je ne prends pas la parole avant que le sujet ait été un peu défriché en commun par les
    participants : par exemple, un temps a été réservé pour que les divers aspects de la question
    soient formulés par ceux venus « assister » (c’est utile à la fois pour moi et, peut-être surtout
    pour les membres de l’« assistance » s’il s’agit de créer un moment d’intelligence collective) ;
    on a noté ces points pour les reprendre plus tard,
    (Il aura été précisé d’avance :« Si c’est pour étaler vot’science, vous f’rez bien de rester chez
    vous ».)
  • Ayant entendu ça, je prends moi-même un peu de temps pour mettre au clair ce que je
    commencerai par énoncer : je suis venu avec « des choses à dire », mais je ne dois peut-être
    pas m’y prendre comme je l’avais envisagé.
  • Le modérateur me donne la parole pour 6 minutes, au bout desquelles je m’arrête, (ou la
    gardien du temps m’arrête…).
  • Durant au moins 6 minutes aussi, l’« assistance » parle : non pas à moi, mais entre voisins.
    J’écoute un peu ce qui se dit, mais ne prends pas du tout la parole durant cette séquence.
  • Le modérateur me redonne la parole pour 6 minutes.
  • Même alternance autant de fois que nécessaire / souhaité.
  • A la fin de mon topo en tranches, les personnes de l’assistance sont invitées à me
    questionner, ou à donner un point de vue ; le modérateurice aura insisté sur le fait que
    celleux qui ne prennent habituellement pas la parole le fassent cette fois, les grandes gueules
    étant invitées à se retenir (le fait d’avoir parlé entre voisins auparavant a, entre autres, pour
    but de permettre aux plus réservés d’oser se mouiller devant toute l’assistance, cette fois).
  • Je ne m’empresse pas de reprendre la parole, même si j’ai des « réponses » ou des
    commentaires (forcément très intelligents…) à faire.
  • Un débat général a lieu à ce moment-là, auquel je ne participe pas.
  • Je suis supposé avoir enregistré pas mal de choses (j’en aurai appris, forcément !) ; j’ai
    maintenant droit à la parole pour répondre, éclaircir, poser moi-même des questions, etc.
  • Ce cadre d’écoute mutuelle posé, la rencontre peut se poursuivre de mille façons qui seront
    aux antipodes de la trop fameuse « conférence-débat »…
    (à suivre …et surtout à débattre !)
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J’aime me poser des questions, et j’ai des convictions : les deux marchent de pair !

Mes billets, au jour le jour, s’ajoutent à pas mal de mes écrits anciens…

Aujourd’hui, je suis aussi l’éditeur de desinfo.

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