impérialisme ~ impalaeriezh

Botakoz Kassimbekova :
« Tout impérialisme a besoin Pep impalaerezh en deus ezhomm de se construire un récit da sevel un danevell.
On ne peut pas juste tuer les gens Ne c’haller ket lazhañ an dud et s’emparer de leurs territoires ha tapout o ziriad nemetken. »

Russie Rusia

Vous avez écrit qu’il est temps de « contester l’innocence impériale de la Russie ».
C’est-à-dire ? Petra eo ho soñj?

« Le récit de l’impérialisme russe est celui de l’innocence diantegezh.
Il est vrai que les Russes ont beaucoup souffert parce que le colonialisme russe s’est souvent appuyé sur la main-d’œuvre pénitentiaire impliji ar prizonierion. L’impérialisme russe s’est développé entre autres avec le Goulag, dont le but était la colonisation de la Sibérie.
La Russie ne se voit pas comme agresseur Rusia n’en em gav ket da tager.
Elle ne peut pas prendre de responsabilité atebegezh.
C’est une nation qui souffre Ur vro a c’houzañv eo.
Les conversations sur le colonialisme, sur la captation des ressources, sur le racisme, qui sont normales aux États-Unis et au Royaume-Uni, ne le sont pas en Russie.
Je fréquente les colloques et je parle aux chercheurs de différentes nationalités depuis plus de dix ans. Quand je parle de l’impérialisme russe à un chercheur russe, jeune ou vieux, homme ou femme, sa réaction est « Vous pensez que nous sommes de mauvaises personnes ? »
Je réponds « Je ne parle pas de vous, mais de ce qui s’est passé il y a cent ans. » En vain.
Cette innocence impériale russe est une identité collective un identelezh stroll. »
En aner. An diantegezh impalaerel rusian-se zo un identelezh stroll.
Botakoz Kassimbekova – Kometa N°1

« Certains Russes que je rencontre disent : « Je me sens coupable En em gavout a ran kablus. » D’accord, mais cela ne m’aide en rien. […] Comment peut-on discuter avec une personne si elle est essentiellement animée par un sentiment de culpabilité ? Cette personne a déjà gagné étant donné que ce sentiment de culpabilité la rend intouchable et me place en position d’agresseur lak ac’hanon da vezañ saker. (…)
L’importance de la colonisation a été entretenue par le pouvoir soviétique. Selon la rhétorique officielle, on était envoyé là-bas afin d’éduquer et d’instruire les populations autochtones ha deskiñ ar pobloù henvroat. Beaucoup de gens ont vécu toute leur vie avec cette idéologie. Ils n’étaient pas à leurs propres yeux des colons, mais des représentants du centre, des « travailleurs européens », comme on les appelait dans les années 1920. (…)
« L’amitié entre les peuples Ar vignoniezh etre ar pobloù » est codifiée dans des films de propagande soviétiques : ‘Le Soleil blanc du désert’ et ‘Le Prisonnier du Caucase’, par exemple, films peu soumis à un examen critique jusqu’à présent. (…)
Comment les phénomènes culturels ont induit ce sentiment d’« innocence », qui se traduit dans les faits par un colonialisme brutal, raciste et génocidaire, mais sous couvert de « bonté ». Beaucoup de gens ont adhéré à cette idée d’ « innocence » et s’imaginent que « l’amitié entre les peuples » à la sauce soviétique consiste à intégrer les communautés. Mon rôle est donc d’écrire que l’« amitié entre les peuples » est une construction génocidaire.
Rak-se eo ma c’hefridi skrivañ ez eo ar « vignoniezh etre ar pobloù » ur savadur gouennlazh.
Botakoz Kassimbekova

« Si les discours impériaux britanniques et français sont basés sur la prémisse d’une mission civilisatrice, le discours impérial russe fonctionne sur la prémisse de libérateur : la Russie ne se contente pas de civiliser, elle sauve et libère les colonisés, ainsi que d’une oppression extérieure. Ce récit est illustré par les discours de Poutine sur les Ukrainiens qui ont besoin d’être « dé-nazisifiés » pour redevenir eux-mêmes evit dont en-dro o-unan (c’est-à-dire devenant les « frères » russes qui partagent une patrie commune). (…) Cette vision impériale dans laquelle le « frère plus jeune » ukrainien doit être protégé de la perdition occidentale par le frère aîné russe témoigne de l’échec de la Russie à remplacer d’anciens liens impériaux par un nouveau véritable partenariat basé sur des intérêts stratégiques communs, tant dans le passé que dans l’avenir.

Cette identité impériale russe perdure parce qu’elle est basée sur une image de soi du martyre sacré. Le public russe a appris à se percevoir comme des victimes se défendant contre les attaques des Mongols au Moyen-Age, des Européens et des Ottomans à partir du début de l’ère moderne (la guerre contre la Suède au début du XVIIIe siècle, et les nombreuses guerres russo-turques), des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale et des Américains depuis lors. L’Union soviétique a reproduit à bien des égards l’idée de l’innocence impériale en dépeignant (…) les soviétiques comme une puissance anticapitaliste mondiale. (…) Le mythe impérial raconte une histoire de victoire, produisant des sentiments d’appartenance tout en gardant les gens passifs et non critiques en ur virout an dud gouzañvus hag hep bezañ enkrezus. »
Botakoz Kasymbekova

« L’État russe s’est proclamé empire en 1721 et a existé sous cette forme jusqu’à la révolution dispac’h de 1917. L’Union soviétique, qui a vu le jour cinq ans plus tard, était un empire. La Fédération de Russie (…) est, elle aussi, un empire. Quel que soit le régime ren, l’Empire russe se trouvait dans un processus d’expansion astennerezh, sauf lorsque la Russie a perdu la guerre de Crimée au XIXème siècle et a dû se retirer des provinces conquises sur la Mer Noire ; ou encore lorsqu’elle a vendu l’Alaska aux États-Unis, en 1867. » Alexander Etkind – Kometa N°1

Israël Israel

Quels récits danevelloù?

Quelles expansions astennadoù?

Quelle innocence diantegezh?

Quels dénis dennac’hoù ?

Quelle « bonté » madelezh?

Quel instinct de se trouver des ennemis enebourien ?

Quelle référence au martyre merzherenti?

Quel acte créateur akta diazezour?

Voir notamment ceci Gwelet an dra-mañ

et aussi cette phrase hag ivez ar frazenn-mañ
de Marek Edelman, chef-adjoint de l’insurrection du ghetto de Varsovie :
« Quand on veut vivre parmi des millions d’Arabes,
il faut se mélanger à eux ret eo kemmeskañ ganto,
laisser l’assimilation et les mariages mixtes faire leur travail ober o labour« .

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