L’ex-lieutenant pacifiste Armand Lanoux écrit en préface à son Margot l’Enragée :
« En plus d’un conflit sanglant, dont l’aspect peut différer beaucoup d’un cas à l’autre, religieuse, politique, nationale, industrielle, la guerre est aussi une forme mal connue d’une démence collective. (…)
Compte-tenu de toutes les nuances qu’on voudra y apporter, la guerre est aussi une rupture sur le plan de la raison, une déraison, une aliénation collective. (…)
Un simple détail éclaire cela.
On a remarqué que la mobilisation fait sensiblement diminuer la clientèle consultative des services ouverts des hôpitaux psychiatriques.
L’état de guerre libère une proportion importante d’angoissés, de « petits anxieux », de maniaques légers, comme si la soudaine montée de l’anxiété générale les remettait à flot, les rendait normaux, conformes à la nouvelle normalité.
Ce trait montre bien que la guerre est aussi une maladie. »