école
« Comme la place manquait et que j’étais plutôt encombrant, il fut décidé que j’irais à l’école.
Ma mère m’accompagne ainsi par un triste matin d’automne.
La porte gigantesque ressemble à une gueule énorme au milieu de grands murs gris qui se perdent de chaque côté, le long du trottoir.
La cloche sonne et la main affectueuse me laisse seul.
Je me retrouve bientôt avec une multitude d’enfants braillards incorporé dans un groupe qui attend l’ordre d’entrer en classe.
Nous parcourons de longs couloirs qui sentent encore la peinture fraîche ; le bas est marron, le haut couleur crème.
Replié sur moi-même je suis le mouvement.
Mes compagnons inconnus chuchotent tandis que le maître essaie, avec une baguette et des menaces, d’imposer le silence dans les rangs.
Soudain, tout m’est insupportable ; je quitte le groupe à la recherche de la sortie, et me retrouve libre à l’extérieur, le portier n’ayant pu m’intercepter.
L’école était proche de notre domicile ; c’est la concierge de l’immeuble qui m’aperçoit peu après, errant parmi les passants.
Elle me ramène à la maison ; je n’ai pas été grondé et ne suis pas retourné à l’école. »
Serge – Les chaussettes russes (c’est l’auto-histoire d’un jeune miséreux qu’a la niaque)