école
« Retour à l’école. Elle et moi avons souffert d’une profonde incompatibilité d’humeur.
Mon amour des livres n’englobait pas la chimie, la biologie, la géométrie ni l’algèbre, à peine l’histoire et certainement pas l’instruction civique.
Les salles de chimie et de biologie sentaient mauvais et j’en restais là.
Je regardais le tableau de classification des éléments sans réussir à croire qu’ils étaient bel et bien les composants de l’univers tout entier.
Comment pouvais-je étudier la chimie alors que je me passionnais pour John Keats ?
Et un peu plus tôt : comment pouvais-je m’intéresser à la structure de notre gouvernement quand le livre ouvert sur ma table était celui de Richard Halliburton, le compte-rendu de ses voyages en Inde et en Afrique ? »
« Les souvenirs de laine mouillée et de pieds glacés sont plus vivaces que tout ce qu’on a appris, l’odeur de cerise de la colle, la manière dont le haut du bas de la maîtresse entrait dans le chair grassouillette de ses cuisses, un élève qui vomit son petit déjeuner contre un radiateur.(…)
Il m’était très pénible d’aller à l’école, très facile de trouver une bonne raison de ne pas y aller. »
« Je crois que dans le meilleur cas, le principal objectif de l’éducation consiste à nourrir votre curiosité et à vous apprendre à trouver les choses par vous-même. C’est suffisamment élémentaire pour répondre à tous les cas de figure.
On ne se souvient pas de grand-chose sans l’émotion de la curiosité. Même nos chiens et nos chats connaissent cela. Et vous n’avez pas beaucoup de chances de ressentir la moindre émotion si vos professeurs en sont dépourvus. Les pédagogues semblent réfléchir en termes d’étapes méthodiques, mais un enseignant débordant de passion pour son sujet est la seule chose qui marche. »
Jim Harrison – En marge