école
On pourrait réduire ainsi cet article de La Docte :
« L’inquiétude au sujet de ChatGPT m’amuserait presque, car il y a longtemps que les chiens ne font pas des chats.
Une gestion du monde résultant du creuset scolaire universel – Savoirs sans Réflexion, ou seulement au gré de celui l’instructeur- pouvait-il accoucher d’autre chose ? »
On peut également le prolonger.
« Penser pour de bon » ne peut pas trouver place dans l’activité scolaire telle que nous en connaissons :
1- ça ne peut se découper en unités de 50 minutes, dans un contexte toujours le même, ni se produire à heure fixe,
2- ça ne peut résulter ni d’une injonction (un devoir, par exemple), ni de bornes pré-établies,
3- ça exige un mix savant de scepticisme, d’esprit de contradiction*, et d’autant de fantaisie : ce contre quoi, précisément, l’école a entretenu une gigantesque muraille, génération après génération,
4- et la sérénité nécessaire n’est pas ce qui caractérise les habitants des écoles, en général !
D’ailleurs, s’agissant de formater des travailleurs administrés, des chômeurs administrés, des malades administrés, des etc. administrés, à quoi bon les pousser à « réfléchir pour de bon » ?
J’écris « formater » pour ne pas écrire « dresser ».
Ce « dresser » me renvoie à deux documents anciens :
. Une photo : deux jeunes filles Maori, en tablier et bonichon blancs de soubrettes, en train d’apprendre à écrire ; la photo fait apparaître au premier plan la règle de l’instructrice prête à s’abattre sur les jeunes doigts.
. Un authentique projet, à Madagascar, de « Centre de dressage des bœufs et des indigènes ».
Une ‘non-école’ d’entraînement à la co-réflexion, oui, ça aurait du sens :
pour penser ensemble ce que nous ressentons, par exemple.
C’est où ? C’est quand ?
A l’inverse, une journaliste radicale essaie de montrer – c’est implicite dans l’article – que la nouvelle IA est l’antithèse de l’école. (résumé-je un peu trop vite son point de vue ?)
* L’école talmudique du sabbat pour garçons – dans l’esprit « midrasch » – me semble entraîner correctement à l’exercice de la contradiction.
« Le monde, contrairement à ce qu’on prétend, n’est pas rempli de loups mais de moutons, qui sont des bêtes bien plus dangereuses. La vertu commence avec l’esprit de contradiction. » (Dutourd Jean)