souezh ~ étonnement

En juin 1978,
j’ai passé
un mois
seule
à la campagne.
.
Le jour même
de mon retour à Cergy,
constatant
que les placards et le frigo étaient vides,
je me suis précipitée
aux Trois-Fontaines.
.
Juste
quand je franchissais
la porte 6,
j’ai pensé
avec étonnement
que ce lieu m’avait manqué
et que je le retrouvais
avec une étrange satisfaction.
.
C’était comme
une extension
de mon univers intime,
dont j’aurais été privée
sans m’en apercevoir.
E miz Mezheven 1978
em boa tremenet
ur miz
e-unanig
war ar maez.
.
An deiz end-eeun
ma oan distro da Cergy,
pa merzis
e oa goullo ar armelioù-moger hag ar frigo,
em boa hastet da vont
en Teir Feunteun.
.
Dres
pa oan o tistremen
an nor 6,
em boa soñjet
gant souezh
e oan bet prevez eus al lec’h-se
hag e adkaven anezhañ
gant ur blijadur iskis.
.
Bez’ e oa evel
un astenn
eus ma hollved don-donañ,
hag a vije bet tennet din
hep bezañ war evezh.

Annie Ernaux – Regarde les lumières, mon amour

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