Présentation
Du breton à partir de zéro
Une expérience de débroussaillage
Une immersion qui commence par l’écrit
Un coup de pouce pour adultes autodidactes
Comment ? Penaos ?
D’octobre 2023 à mars 2024, deux fois par semaine, parution de Tammigoù : de courts documents d’entrée dans la langue.
Exemples : c’est quoi, ce mystérieux panneau routier « Da beb lec’h » ?
ou ce p… d' »Ar wech all » qu’on hésite encore un peu à prononcer ?
Au printemps : activités de groupe entre ces autodidactes.
Au bout d’un an : bilan.
Quels buts ? Pe pal ?
1- Au final, comprendre son smartphone quand il affiche, par exemple :
« Emgav disul o tont war-dro kreisteiz » !
2- Co-rédiger le site web Apprendre un peu de breton à partir de zéro.
Ou peut-être un bouquin.
Qui propose ?Kinniget gant piv ?
C’est impulsé par Henri Guéguen (Le goût des langues / A Taste for Languages ®)
auteur du livre 1-2-3 Parlez ! Une autre manière d’apprendre les langues,
éditeur de la fiction https://desinfo.info/jouer-a-apprendre.
Il est lui-même semi-autodidacte car, locuteur natif du brezhoneg, il ne s’est risqué à l’écrit qu’à 55 ans, et par ses propres moyens…
Pourquoi de cette manière ? Perak er mod-se ?
Un enfant apprend une langue sans comprendre : il s’imprègne, à son rythme.
De même, sans prendre de cours, un adulte vivant dans une zone où une langue lui est inconnue peut progresser en établissant des liens : en désordre, et à sa propre façon.
*
Ouais, bon ! Mais les locuteurs du breton où c’est qu’on les trouve ? objectera-t-on…
Eh bien, cette expérience y remédie.
Et, dreist–holl, les adultes y sont leurs propres maîtres du jeu.
*
Un bon tremplin avant de prendre des cours de breton ? Marteze…Allez savoir !
*
Skrivit ur mail da gueguenhenri@gmail.com ta !
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Déclaration
Voici ce qu’est, selon moi,
le but d’une aide à des autodidactes :
Rendre plus joyeusement productif
le mouvement propre de leur esprit,
même si c’est inconfortable.
*
Il en découle qu’une tâche constante pour l’apprenant,
dans ce contexte,
est de chercher à s’y retrouver,
n’hésitant pas à
laisser de côté tout ce qu’il ne comprend pas et ne lui « dit rien » dans l’instant.
Autrement dit, l’exact opposé de ce qu’exigera toujours l’école, hélas !
Lorsqu’on apprend une langue par simple immersion dans un autre pays,
on s’accroche à ce qui nous « parle », non ?
Kement a zeskidi, kement a henchoù !
H.G
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Lizher kentañ
6 octobre 2023
Bonjour,
Voici un échantillon de ce que sera la cinquantaine d’envois que je compte expédier durant 6 mois, destinés à l’activité personnelle de chacun.
Une seconde étape de 6 mois ferait place à une activité mutuelle de groupe.
Bilan au bout d’un an.
Il s’agit d’une expérience d’ « immersion à partir de l’écrit« .
Ce qui pose la question : comment apprendre à prononcer ces écrits ?
Suggestion : Rechercher activement, dans son environnement, un ou une tuteur.ice pouvant aider à la prononciation.
Projet 1 : Constituer une liste de personnes disposées à se prêter à cela, y compris par téléphone.
Projet 2 : Effectuer des enregistrements de ces écrits, qui seraient disponibles sur le site web « Débroussaillons » que j’envisage.
Ne pas hésiter à s’aider d’un dictionnaire.
Dans quel ‘ »esprit » ?
Même quand il s’appuie sur des matériaux qui lui sont fournis, l’apprenant est un autodidacte : c’est donc lui qui organise son propre apprentissage.
En tant que « préparateur-accompagnant », je tenterai de respecter ce précepte !
L’esprit dans lequel j’engage cette expérience se rapproche de celui de la fiction parue à https://desinfo.info/jouer-a-apprendre/
Résultat espéré : un livre d’auto-apprentissage d’une langue dont les apprenants seront les co-auteurs ; j’expliquerai bientôt comment.
Mes compétences en orthographe laissent parfois à désirer, car je n’ai jamais pris de cours de breton…
Je tente tout de même de faire attention (diwall).
Sauf mention contraire, les documents que je prépare et diffuse peuvent être re-diffusés à volonté.
Si vous connaissez d’autres personnes que la démarche intéresse, proposez-leur de m’écrire.
Cordial salut !
h.
PS1 – Tous commentaires archi-bienvenus.
PS2 – Si, au vu de cet échantillon, vous n’êtes plus intéressé.e, me le faire savoir svp.
Kasadenn kentañ =Littéralement Envoi premier
Un nom de lieu
A base de Koad = Bois
Francisé en Coat ou Coët
Coat Manac’h (Bois du Moine) /
Coët Bihan (Bois Petit)
Une salutation
Kenavo, ar wech all
Au revoir, à la prochaine,
Pe amañ, pe lec’h all.
Ou ici, ou ailleurs.
Une terminaison
La terminaison en -eg désigne souvent, mais pas toujours, une personne ou un lieu présentant quelque chose de remarquable.
Dans ce cas, comme en tant d’autres, la francisation des noms ne respecte souvent pas l’orthographe du breton : -ec au lieu de -eg, par exemple.
Pennec – Pen, Tête
Scouarnec – Skouarn, Oreille
Troadec – Troad, Pied
Garrec – Gar, Jambe
Lagadec – Lagad, Oeil
Bronnec – Bronn -Sein
Quellec – Kell – Couille
Pensec – Peñs – Fesse
(bien sûr, pour Mme Quellec ou M. Bronnec, il s’agit probablement d’un ascendant ou d’une ascendante !)
Mellionnec – Melion, Violette
Balanec ou Bannalec – Balan ou Banal, Genêt.
Prononciation
L’accent tonique du mot breton est très-très important : il se distingue nettement de celui du mot français. Les deux « musiques » sont donc bien différentes.
Dans les mots composés de plusieurs syllabes, il marque généralement l’avant-dernière syllabe. Exemples : Lagadec, Manac’h
Le C’h du breton (rien à voir avec le Ch, qui est une autre consonne) se rapproche de la jota espagnole, comme de certaines consonnes d’autres langues (hébreu, arabe, allemand, etc.)
Coat Manac’h, Lec’h
Le Tilde (~) sur un Ñ n’a pas du tout le même rôle que le Ñ espagnol : il sert par exemple à différencier amañ (ici) de amann (beurre), mais l’expliquer par écrit en mots simples serait un peu acrobatique…
Disons que le « man »de « amañ », se prononce comme le français « ment » de « il ment ».
(Je constate que, finalement, il est encore plus compliqué d’expliquer « amann » !)
H.G. – 6 octobre 2023 – zéro copyright
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Eil Lizher
10 octobre 2023
Demat d’an holl,
Bonjour à tous.
D’an Dimeurzh dek emaomp.
Au mardi dix nous sommes (Nous sommes le mardi 10).
Ar lizher-mañ zo kaset da nav dud : daou paotr ha seizh vaouez.
La lettre-ci (cette lettre) est adressée à neuf personnes ; deux hommes et sept femmes.
Stagad eo dezhañ (Attaché est à lui) an eil pakad.
Je rappelle mon fort encouragement à se trouver un tuteur ou une tutrice pour la prononciation (em lizer kentañ = dans ma lettre première ).
Comment, sinon, éviter de prononcer à la française « e bro Gerne » (en Cornouaille) « e bro jerne », alors que ça se prononce « é bro Guerné ») ?
Et j’invite à le/la choisir parmi les locuteurs qui prononcent vraiment l’accent (pouez mouezh).
Beaucoup de francophones, en modifiant l’accent tonique de la langue, « francisent » aussi bien l’anglais et l’espéranto (saludos au lieu de saludos) que le breton :
paresse ? incapacité ? impérialisme ? j’hésite…
Ken ar wech all ! (pour trouver « wech » dans le dictionnaire, faut chercher « gwech » : ah ! ce jeu de piste auquel il faudra s’entraîner petit à petit !)
h.
PS1 – Kemennit din (Signalez-moi), mar plij (siouplaît), la moindre erreur dans mes textes : deskiñ a rañ ivez = apprendre je fais aussi – moi aussi, j’apprends)
PS2 – Kemennit din ivez (aussi) les difficultés que vous rencontrez, vos préférences, et aussi vos suggestions : et pensez à les inscrire dans le livre de bord que j’ai recommandé de tenir.
Eil pakad – Deuxième paquet
Une phrase en breton ne se construit pas comme une phrase en français.*
E brezhoneg, le mot jugé important aime venir se placer en tête.
Da skouer (Par exemple) :
« D’an Dimeurzh 10 emaomp » (« nous sommes le mardi 10 »)
« Stagad eo an eil pakad » (« le second paquet est ci-joint »)
« Deskiñ a rañ ivez » (« moi aussi, j’apprends »)
« Brav eo an amzer » (= beau est le temps – « il fait beau »)
Diversion :
Dans cette page web, e vez kavet (l’on trouve)
comment ne dire
ni
« The big chair of the little child is red «
ni
« Ar bras kador eus ar bihan bugel zo ruz »,
mais
« Ruz eo kador vras ar bugel bihan » = Rouge est ( ) chaise grande du petit enfant.
J’essaie de ne jamais recourir à de telles phrases à but étroitement pédagogique, optant pour les « authentiques » comme l’on dit en didactique de langues.
Cette fois c’est l’exception.
*
Ha setu, ne vo ket muioc’h hiziv .
Et voilà, il n’y aura pas davantage aujourd’hui.
A propos de « hiziv »
Autrefois (gwechall), certains remplaçaient « hiziv » (aujourd’hui) par « hiriv », « hiv », ‘ »eiou », ou encore d’autres « créolisations » particulières du breton : joies de l’ancienne diversité !
* (de même qu’un lycée ne devrait pas se construire à l’image d’une caserne…)
10 octobre 2023
* * * * *
Trede lizher
13 octobre 2023
Ar Lod #3 a zo stag ouzh ar lizher-mañ(attaché à la lettre) :
ur fars (farce) skrivet gant (par) Per-Jakez-Helias.
*
Deux bonnes nouvelles, que je découvre :
– Le traducteur (troer) en ligne breton/français & français/breton de Ofis ar Brezhoneg est enfin disponible : https://niverel.brezhoneg.bzh/fr/troer/
Le résultat est déjà intéressant, mais faudrait encore l’améliorer !
(J’écris « enfin », mais peut-être était-il en service depuis quelque temps sans que je m’en fusse aperçu, désespéré par sa lenteur à émerger…)
– Une très jolie initiative : Geriafurch (concentré de Geriadur = Dictionnaire & Furch = Recherche) https://geriafurch.bzh/fr
« Geriafurch a été créé par Anthony Lannuzel au cours de sa formation à Stumdi, pour trouver plus rapidement des traductions en cherchant dans plusieurs dictionnaires à la fois. » dit le site.
Il va jusqu’à reconnaître un mot dont la première lettre est mutée (explications à venir à ce sujet).
(Exemple : y chercher « blanedenn », forme mutée de « planedenn »=planète).
Et il signale un mot proche de celui recherché, quand celui-ci n’est pas écrit correctement…
Bravo à Anthony !
Pour ma part, c’est devenu mon outil quotidien.
Je le complète souvent par un dictionnaire de poche en deux langues (Geriadur divyezhek) ou – mieux – par le fameux dictionnaire, plus lourd (plus de 1500 pages), publié par Al Liamm (Le Lien).
*
Après ce 3ème envoi ce 13 octobre, je marquerai une pause d’une semaine, dont le but est « pédagogique » :
evit gwir, pedet oc’h d’ober ur briziadenn gentañ, ha da skrivañ din penaos emañ an avantur-se evidoc’h.
vous êtes invités, en effet, à faire une première évaluation, et à m’écrire comment est cette aventure pour vous.
Commentaires, même brefs : remarques, regrets, re aes (trop difficile), re diaes (trop facile), re figus (trop exigeant), pas intéressant, suggestions, hag all (etc.).
Dastumet vint/bint (= rassemblés ils seront), ha kaset d’an holl.
Plus globalement :
Quelle appréciation sur mon choix de proposer à des autodidactes, le plus possible de portes d’entrée simples et gratifiantes dans la langue, au plus près de la vie, tout en évitant de les confronter à trop de difficultés ?
Accepte-t-on de se balader parmi des mots et des informations qu’on ne pige pas toujours, ou pas tout de suite, et qui ne sont pourtant pas expliqués (à l’image de ce qu’on appelle « immersion » quant l’on va apprendre une langue dans un pays où elle est parlée) ?
Et encore :
Question 1 : Un travail collaboratif est-il envisageable dès à présent entre les apprenants ?
Si oui, comment ?
Entre toutes et tous, ou entre certains seulement ?
Question 2 : Certains préféreraient-ils un soutien individualisé de ma part (contenus définis ensemble, idem pour la longueur des documents, le rythme d’envoi, avec ou sans échanges par oral, etc.) ?
Si oui, ça pourrait être payant, à prix libre et tout bien pesé.
Et cet argent servirait, da skouer, à financer un site web qui accompagnerait notre aventure pour lui donner plus de moyens, ou le bouquin que je souhaite voir résulter de l’expérience.
En tous cas, mes productions à destination du groupe ne sont absolument pas destinées à engraisser mon coffre à la banque : elles m’enrichissent autrement..
*
Une semaine plus tard, je reprendrai.
Au rythme actuel, ou pas, de deux kasadenn par semaine ? (le pluriel de kasadenn ne s’emploie pas en pareil cas ; de même ne dit-on pas deux festoù noz ; pas plus que deux kibboutzim).
C’est à voir.
*
En novembre, comme annoncé, nous-onze (ou peut-être un peu plus, pour lors ?) serons invités à nous rencontrer.
D’an endervezh d’ar Sul 26 (c’hwec’h warn ugent) a viz Du, da skouer?
L’après-midi du dimanche 26 novembre, par exemple ?
Deux salles accueillant du public, gratuites et tranquilles, sont déjà proposés ; pourquoi pas d’autres propositions ?
Je propose, par exemple, que, lors de cette rencontre, chaque participant fasse la/le prof durant quelques minutes sur un point qui lui plaît.
Da skouer : qui voudrait enseigner aux autres à compter jusqu’à 101 ?
D’autres propositions ?
h.
unan – daou – tri – pevar
unan – div – teier – peder
Lod niverenn tri
Trede kasadenn (ou bien gasadenn ? je ne sais pas)
Teirvet kasadeg (pe gasadenn ? n’ouzon ket)
Trivet degasadenn
Grrrrr….!!!!Le coloriage des deux colonnes n’apparaît pas. Faudra que j’y remédie, car c’est l’une des raisons d’être de ce trede kasadennn ! Et puis, ces textes qui n’apparaissent pas en vis-à-vis : grrrr…!!! – Jakez, me n’on bet bizkoazh o sellet ouzh ur c’hoariadeg bolotenn. Setu. – Ne vez ket lavaret ur « c’hoariadeg bolotenn », Gwilhou droch ! – Petra c’hoazh ! Ha n’eo ket brezhoneg mat ? Ur gomz difeson eo ? Ur « gasadenn », marteze ? Lakaomp ur « gasadenn bolotenn », memez tra. Nag ur « gasadenn » nag ur « c’hoariadeg ». Met ur « mach », ur « mach fobal » e vez lavaret gant an dud gouizieg. Ya, ur mach. – Ur « mach » ? O boulc’hurun ! | – Jakez, moi je n’ai jamais été regarder un jeu de ballon. Voilà. – On ne dit pas un « jeu de ballon », -Gwilhou idiot ! – Quoi encore ? Et ce n’est pas du bon breton ? C’est une parole inconvenante ? Une « partie », peut-être ? Mettons une « partie de ballon », la même chose. – Ni une « partie », ni un « jeu ». Mais un « mach », un « mach fobal » est dit par les gens savants. Oui, un mach. – Un « mach » ? Oh boule de tonnerre ! |
http://www.tresor-breton.bzh/2022/11/20/jakez-krochen-et-gwilhou/
Merci à Bernez Rouz
13 octobre 2023
* * * * * *
Pevar – 4
D’ar meurzh 24 a viz Here emaomp
Nous sommes le mardi 24 octobre (au moment où j’envoie ce mail)
Message bref, car je suis victime d’un virus bien incapacitant…
Bonjour d’an holl,
La réunion des 12 destinataires de mes mails, prévue pour le dimanche 26 novembre, est confirmée
pour 13h45
à Ploërdut,
au café (fermé le dimanche après-midi)) « Chez Marie-Thé » également connu comme « Chez Samy ».
C’est Samy qui nous recevra, avec une surprise en prologue.
Si des activités sont à prévoir pour des enfants, l’annoncer à l’avance, svp.
Tous ceux qui le désirent pourront mener une activité (faire apprendre à tous une comptine, faire part des expériences avec des outils en ligne d’aide à l’apprentissage du Breton, etc.)
Et surtout, nous définirons comment concevoir les futurs documents qui seront adressés par mail jusqu’au printemps.
La pause « pédagogique » que j’avais instaurée pour une semaine n’a pas apporté grand chose à ce sujet.
Je continuerai donc de faire à ma façon pour le prochain mois.
J’espère être rétabli pour l’envoi de vendredi prochain.
Emichañs e tistroin en-dro a-benn ar gasadenn a vo digwener o tont. (OK, c’est plutôt compliqué, mais en fouinant un peu… !)
henri
* * * * * * *
5 – Pemp
Autant d’apprenants autant de chemins.
Kement a zeskidi kement a hentoù.Dans cet envoi du 27 octobre et dans les deux prochains, je mets l’accent sur l’une des formes que je proposerai chaleureusement à cellesz’etceux des autodidactes qui aimeront ça :
= Travailler sur des textes intégralement bilingues.Soit des textes déjà traduits par un traducteur professionnel (1 ci-dessous- Traduit non littéralement par Stefan Moal)
Soit d’autres, traduits plus littéralement par le traducteur automatique de l’Ofis, à considérer avec précaution (2 Ci-dessous)
Soit encore d’autres, traduits par moi-même, et à considérer bien sûr avec une certaine précaution également ! (3 et 4 Ci-dessous)A terme, il ne s’agira plus seulement de les comprendre, mais de les rendre progressivement utilisables par d’autres apprenants autodidactes du breton, à partir de zéro….
Oui, oui ! ça fait partie du projet.Je décrirai bientôt divers usages possibles de ces textes bilingues
(p.ex : ce que vous écrirez vous-même de cette manière pourra constituer votre propre matériau d’apprentissage !).A ce sujet :
si je reçois les textes français des 7 premières vignettes de « Le sceptre d’Ottokar » (Tintin), j’en ferai bon usage lors du prochain envoi.
Merci d’avance.*
Après ces 3 prochains envois sur le même mode,
je reprendrai des envois où l’on peut picorer de ci delà, à sa guise, comme j’en ai déjà fournis.Peut-être cette formule conviendra-t-elle mieux à plusieurs, moins téméraires ou plus passifistes.
*
Même s’il s’agit toujours d’abord d’écrit, je rappelle l’importance d’obtenir chacun le concours d’un bretonnant.
Et il faut même en inviter 2 ou 3 à notre rencontre du 26 novembre à Ploërdut !
Surtout, surtout, ne pas s’engager dans une prononciation défectueuse !
*
Lors Jouin publie des enregistrements vidéo de vieux locuteurs natifs qu’il interviewe.
Exemple, Anatole, du Kreiz Breizh : https://www.bcd.bzh/becedia/fr/anatole-clochet-locarn
C’est complété par deux formulations écrites.
Même si c’est à n’y rien comprendre du premier coup, c’est idéal pour se familiariser avec la « musique » du breton !
Proposition : les écouter en boucle juste au moment de s’endormir…
*
Dictionnaires en ligne
J’invite à comparer ces deux réponses pour « wech » :
https://fr.glosbe.com/br/fr/wech
et
https://geriafurch.bzh/fr
*
Beaucoup doivent estimer que je vais trop vite ou que c’est trop abondant.
Je les comprends.
Nous en parlerons certainement le 26 novembre.
Dans un prochain envoi, j’expliquerai ce qu’est, selon moi, le but d’une aide à des autodidactes :
Rendre plus fructificateur le propre mouvement de leur esprit, même si c’est inconfortable.
Il en découle qu’une tâche constante de l’apprenant, dans ce contexte, est de chercher à s’y retrouver, n’hésitant pas à laisser de côté tout ce qu’il ne comprend pas et ne lui parle pas dans l’instant.
(càd l’exact opposé de ce qu’exige toujours l’école, hélas !)
Même démarche que lorsqu’on apprend une langue par simple immersion dans un autre pays : on s’accroche à ce qui nous parle.
Kement a zeskidi, kement a henchoù !
*
Tammigoù nevez
1 N’eus ket da ‘n em chalañ.
Un certain soir, vers onze heures, une semaine après avoir fait connaissance,
Un nozvezh bennak, tro unek eur, eizhteiz goude bezañ graet anaoudegezh,
Mourad et Cheryl ouvraient la porte du bar de La Rade,
e tigoras Mourad ha Cheryl dor ostaleri La Rade.
en compagnie de trois Noirs nus. Ou presque.
e kompagnunezh tri faotr du en noazh-pilh. Pe dost.
Les clients – et ils sont pourtant difficiles à épouvanter – restèrent complètement effarés durant un petit bout de temps,
Ar pratikoù, hag int diaes da spontañ koulskoude, a chomas alvaonet-naet e-pad ur prantadig,
le temps pour eux de reluquer les têtes peintes comme pour aller à la guerre, et les corps habillés court, juste ce qui était nécessaire pour cacher leur machin.
amzer dezho tarluchañ ouzh ar pennoù livet ‘giz ‘vit mont d’ar brezel hag ar c »horfoù berrwisket just pezh ‘oa ezhomm ‘vit kuzhat o feadra.
– De quelle marque sont ceux-ci ? demanda la patronne.
– Peseurt mark eo ar re-mañ ? a c’houlennas an ostizez.
– Des Australiens, répondit Roger, tout de suite, sans rester à traîner.
– Aostralianed, eme Roje diouzhtu hep chom da dortal.
Deux ou trois minutes furent nécessaires encore avant que Mourad ne prononce le mot magique que la maîtresse de maison attendait :
Div pe deir munitenn a voe ezhomm c’hoazh a-raok na zistagje Mourad ar ger hud a oa mestrez an ti o c’hortoz :
– Des Aborigènes.
– Aborijened.
– Aaah, oui, bien sûr. Des Australiens, ça me disait rien.
-Ohuuu, ya ‘vat ! « Aostralianed » ne lâre tra ebet din.
Mais des Aborigènes, c’est autre chose. Je savais bien, aussi…
Met « Arborjened », n’eo ket memestra. Me ‘vouie mat, ivez…
De cette espèce, il y en a déjà eu ici. Y a pas de quoi s’inquiéter.
Deus ar ouenne-se zo bet amañ c’hoazh. N’eus ket da ‘n em chalañ.
Gérard Alle – Babel Ouest – Le Poulpe
[ Adapté (retraduit en français) de la traduction par Stefan Moal, en plus littéral ]
*
2 Video Mariupol
A video has emerged from inside the besieged Azovstal steel factory in Mariupol showing women and children who say they are “running out of strength” and need to be urgently evacuated to Ukrainian-controlled territory.
Une vidéo a été diffusée depuis l’intérieur de l’usine sidérurgique Azovstal assiégée à Mariupol.
On y voit des femmes et des enfants qui disent être « à bout de forces » et avoir besoin d’être évacués d’urgence vers le territoire contrôlé par l’Ukraine.
Gwelet a reer enni maouezed ha bugale a lavar bezañ « e-maez nerzh » hag o devez ezhomm da vezañ skarzhet diwar zifrae war-zu an tiriad kontrollet gant Ukraina.
On y voit des femmes et des enfants qui disent être « à bout de forces » et avoir besoin d’être évacués d’urgence vers le territoire contrôlé par l’Ukraine. | Gwelet a reer enni maouezed ha bugale a lavar bezañ « e-maez nerzh » hag o devez ezhomm da vezañ skarzhet diwar zifrae war-zu an tiriad kontrollet gant Ukraina. |
*
3 N’on ket lusket da vont da vat
Goulenn a rez distro, setu ma re.
Tu demandes des retours, voici les miens.
Lennet em eus da c’hourrielloù, dre zoujañs evit da pezh-labour.
J’ai lu tes messages, par respect pour ton investissement.
Hep ken.
Sans plus.
Diwar 2 abeg.
Pour 2 raisons.
O staj ‘oan.
J’étais en stage.
Ha re vuan eo bet e-keñver ma goulennoù hag ar pezh a c’hortozan.
Et c’est allé trop vite par rapport à ma demande et mes attentes.
N’on ket prest da loc’hañ netra en doare-se, dre c’hourielloù.
Je ne suis pas prêt à démarrer quoi que soit de cette manière, par messages électroniques.
Setu perak n’on ket lusket da vont da vat, raktal.
Du coup pour l’instant suis pas motivé.
*
4 Pemoc’h Breizh
Porc breton
Pemoc’h Breizh
Au 19 octobre 2023,
D’an 19 a viz Here 2023
le cours 56 TMP demeure baissier,
e talc’has ar c’hentelioù 56 TMP da zigreskiñ,
avec une activité évaluée à 350-355 000 porcs abattus par semaine,
gant un obererezh priziet da 350-355 000 moc’h diskaret bep sizhun,
sous la pression des abattoirs,
dindan gwask al lazhtioù,
en difficulté sur le marché de la viande
en arvar war marc’had ar c’hig
qui se caractérise par un manque d’impulsion
abalamour d’an diouer a lusk
(malgré la stabilité des prix de la viande).
(daoust ma’z eo stabil priz ar c’hig).
Le Télégramme
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6- Cʼhwecʼh
Lizher
Bonjour du 31 octobre,
Quelques textes bilingues sont joints, comme d’habitude.
Dans mes envois, je choisis de limiter autant que possible l’usage de la langue bretonne à
1- ce qui concerne notre expérience en cours, et que j’exprime dans mes lizhiri : en ce cas, j’essaie de ne pas trop laisser d’incertitude sur le sens des mots ou phrases en breton,
2- des textes intégralement bilingues, où il est, par contre, impossible pour un débutant de s’emparer de la totalité du sens.
Ce dernier point me permet d’exposer un peu plus mes choix pédagogiques.
Il y a la langue, et il y a l’usage qu’on en fait.
J’ai choisi de ne pas m’intéresser à l’usage.
Premièrement, parce qu’il existe un suffisant grand nombre de dispositifs d’enseignement destinés à aider les apprenants à utiliser le breton dans la vie courante, par exemple comme ceci : « Je voudrais, s’il vous plaît, un billet de première classe pour me rendre de Pontivy à Gourin »…
Mais surtout parce que je refuse d’adopter la manière scolaire dont nous sommes déjà trop familiers depuis notre enfance. (Je partage l’avis d’Ivan Illich pour qui il faut déscolariser la société).
C’est pourquoi ma référence est constante à la simple immersion dans un pays dont nous voulons apprendre la langue, et qui donne de si bons résultats.
Un Anglais m’a dit un jour « Tu maîtrises mieux l’anglais que moi » : il voulait dire que j’en connais mieux que lui la grammaire ; mais, pour l’usage courant, des années et des années d' »anglais » ne m’empêchent pas d’être peu performant en cette langue !
L’immersion présentera, bien sûr, des désavantages par rapport à la manière scolaire.
A mon avis, il serait utile de marier les deux manières.
Mais c’est l’immersion que je choisis pour une approche à partir de zéro : je fournis, en vrac, des matériaux de divers types, sans trop me demander s’ils sont du « niveau » de débutants complets.
Pour des personnes qui acceptent de consacrer une heure ou deux par semaine (ce qui me semble le minimum) au débroussaillaige du breton, je suggère de procéder comme ceci :
– Parcourir TOUS les textes bilingues reçus, au fur et à mesure qu’ils arrivent, sans s’inquiéter de ce que, malgré la traduction, tellement de choses s’obstinent à demeurer obscures.
– Puis, semaine après semaine, les parcourir TOUS, à nouveau en notant qu’ici ou là des choses commencent à apparaître plus clairement, que ça n’est plus aussi rebutant que la première fois, etc.
Si vous décidez de forcer votre apprentissage, vous pouvez établir progressivement une liste de mots que vous connaissez (je décrirai bientôt comment élaborer son « DicoPerso »), noter des questions sur ce que vous en comprenez pas (c’est déjà beaucoup, ça : formuler ce qu’on ne comprend pas, etc.
Contrairement à la manière scolaire, il faut surtout éviter de s’inquiéter si l’on ne comprend pas, ou si l’on ne comprend pas aussi bien qu’un autre qui semble plus doué, etc.
Quelqu’un m’a dit « En fait, tu proposes la méthode Champollion ».
Même si un certain rapprochement est justifié, ce ne serait vrai qui si Champollion avait disposé, lui aussi, d’un dictionnaire et d’une traduction déjà établie…
Je préfère dire « méthode puzzle », car tout puzzleur sait que la lumière arrive parfois
– de manière inopinée,
– et, soudain, sur un grand nombre d’obscurités à la fois !
Pour dire les choses autrement ; je propose une activité pour la détente…
Ce que j’essaie de faire : favoriser le libre cours du désir d’apprendre en paix.
Donc, éviter surtout des interrogations comme « Suis-je à la hauteur ? », « Est-ce que j’avance bien ? », etc.
(il n’y a, de toute façon aucun prof dont il y aurait à craindre le jugement !).
J’attendrai quelques mois avant de proposer des manières d’utiliser mon matériau en groupe.
h. Ce mail est envoyé à 13 personnes
Tammigoù c’hoazh
Le premier « dictionnaire » breton connu est le Catholicon, en breton et français et latin.
Dans le Trésor du breton écrit /Teñzor ar brezhoneg skrivet,
Bernez Rouz indique que :
Amzer ar brezhoneg skrivet a ya eus ar bloaz 800 betek vremañ.
Le temps du breton écrit va de l’an 800 à nos jours.
Extrait de son article sur le Catholicon :
« En 1460, la fondation de l’université de Nantes a pour conséquence de faciliter l’accès des Bretons aux études.
Ce n’est donc pas un hasard si le manuscrit du Catholicon date de 1464 : ce manuel trilingue aidait les jeunes bretonnants à acquérir le latin et le français. »
« Ma » traduction en breton
N’eo ket dre zegouezh neuze e oa bet savet ar C’hatolikon e 1464 : gant an dornlevr teiryezhek-se e veze sikouret ar vrezhonegerien yaouank da zeskiñ latin ha galleg.
Ce n’est donc pas un hasard si le manuscrit du Catholicon date de 1464 : ce manuel trilingue aidait (actif) les jeunes bretonnants à acquérir le latin et le français. | N’eo ket dre zegouezh neuze e oa bet savet ar C’hatolikon e 1464 : gant an dornlevr teiryezhek-se e veze sikouret (passif) ar vrezhonegerien yaouank da zeskiñ latin ha galleg. |
Retraduction en français
Ce n’est pas par hasard, donc,
que fut élaboré le Catholicon en 1464 :
(par, au moyen de, à l’aide de) ce manuel trilingue
étaient aidés les jeunes bretonnants
à apprendre le latin et le français.
*
Ar Paotr – Karout a ran ac’hanout kenañ kenañ.
Le Garçon – Je t’aime beaucoup.
Ar Plac’h – Karout a ran ac’hanout ivez, met gwelloc’h e kavan dien-skorn.
La Fille – Je t’aime aussi, mais je préfère la crème glacée.
*
Quelques adages // Un nebeud lavarioù-pobl
Kant bro, kant giz // Cent pays, cent manières
Autant d’apprenants, autant de chemins // Kement a zeskidi, kement a henchoù
Nous faisons confiance en qui nous fait confiance // Fiziañ a reomp en piv en deus fiziañs ennomp
Pas de réponse est une des mille réponses possibles // Chom hep respont zo ur respont e-touez mil respont all a c’haller kaout
Aet eo ar stal da stalig hag e stalig da netra // Sa boutique est devenue échoppe, puis son échoppe est devenue rien
A elle d’abord, à lui ensuite // Dezhi da gentañ, dezhañ a-neuze
*
Dans une salle de bain,
En ur sal-dour,
seul,
hec’h-unan,
enfermé (dans) des toilettes sans humus,
serret e privezioù hep tamm humus ebet,
même pas le moindre cloporte ou collembolle ou scolopendre,
ha pa vefe ur splujerez nemetañ, pe ur c’hloc’hdi, pe ur zenk.
et de l’Eau envoyée dans les profondeurs de la terre
hag an Dour kaset betek donderioù an douar
avec ces matières absolument pas faites pour elle.
gant an danvezioù-se n’int ket graet eviti tamm ebet.
Rien que d’imaginer
Netra nemet ijinañ
l’Eau obligée de se débrouiller
an Dour a ranke en em zifraostañ
pour un rôle qui n’est pas le sien,
evit ur roll ha n’eo ket e hini,
des gouttes d’Eau sont dans mes yeux.
dakadoù dour a zo em daoulagad.
Evelyne Adam – Virage
Evelyne Adam – Treiñ
*
L’histoire de la raison a été, jusqu’ici, l’histoire d’une fuite, d’un refus (par rapport au) monde de l’homme préhistorique. Pour libérer la pensée rationnelle, et lui permettre de comprendre et de maîtriser l’ordre de la nature, il a fallu – bien avant l’époque de Socrate – rejeter la passion et les émotions. Il est temps, maintenant, d’aller plus loin dans la connaissance de la nature, en intégrant de nouveau à la raison ces passions que nous avons si longtemps refusées. Les passions, les émotions sont le domaine réel de la conscience humaine. Robert M. Pirsig – Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes | Istor an abeg zo bet, betek-henn, istor un tec’hadenn, un nac’hadenn gant bed an den ar ragistor. Evit dieubiñ ar spered poellek, ha reiñ an tu dezhañ da gompren ha da vestroniañ urzh an natur, e oa bet ret – pell a-raok maread Sokrates – distagañ an entan hag ar fromadennoù. Poent eo bremañ mont pelloc’h war anaoudegezh an natur, en ur kenstagañ en-dro en ar skiant an entanioù-se hon doa nac’het keñver-ha-keñver. An entanioù, ar fromadennoù zo gwir domani emskiant ar mab-den. |
* * * * * * * *
7-
D’ar Meurzh seizh a viz Du emaomp hiziv
El lec’h m’emaon bremañ :
Amzer vrav-tre / Temps très beau (Allez, par exception, je fais le prof :
beau = brav ;
avec mutation = vrav)
*
Jusqu’à présent, mes mails n’affichent pas les adresses des participants à notre expérience « Tamm Kentañ ».
Ne serait-il pas souhaitable que des échanges puissent s’effectuer entre participants ?
=> Avec l’autorisation explicite de chacun, je pourrai envoyer mes mails avec adresses visibles.
Allez : tant qu’à m’écrire, dites-moi aussi si vous comptez participer, ou non, à la rencontre de travail du 26 nov à Ploërdut.
Si vous y invitez d’autres personnes, assurez-vous qu’elles ont au moins jeté plus d’un œil dans mes envois :
de simples curieux seraient un poids pour l’échange entre participants, ainsi que pour les propositions à venir.
Autre chose, concernant cette rencontre de travail : nous serions bien embêtés si n’y participait aucun des « tuteurs » que vous avez convaincus de vous aider pour la prononciation !
Je précise que mon rôle dans cette aventure est, en effet, tout à fait distinct de celui de prof :
je suis un organisateur-préparateur-accompagnateur.
Je ne me lancerais donc certainement pas dans des instructions quant à la prononciation des mots et des phrases par les participants.
Or, ne se familiariser avec une langue que par l’écrit n’est pas une voie raisonnable !
Et s’il y vient 2 ou 3 de ces tuteurs ?, des moments de travail en plus petits groupes pourront être instaurés.
*
Un courrier reçu en réaction à mes envois :
« Trugarez evit pep tra, lenn a ran a-zevri ha merkañ a ran dija un nebeud gerioù a zistro alies. »
*
A la consultation médicale :
Lavar « Tri-ha-tregon, tri-ha-tregon, tri-ha-tregon, tri-ha-tregon,… » ?
*
Sont joints à cette lettre :
Un extrait de L’Étranger d’Albert Camus
et
Le témoignage d’un photographe amateur.
(encore des traductions du français vers le breton, donc ;
à l’avenir, je compte en présenter davantage qui seront du breton vers le français, promis ! )
h.
Skeudenn : Pell emañ c’hoazh al lazhti?
C’est encore loin, l’abattoir ?
Tammigoù
Page 1
Quand je suis entré en prison,
Pa’z on aet en toull-bac’h.
e oa bet tapet din ma gouriz,
on m’a pris ma ceinture,
mes cordons de souliers,
ma c’herdin-soulioù,
ma c’hravatenn
ma cravate
et tout ce que je portais dans mes poches,
hag tout ar pezh a zougen em chakodoù,
ma sigaretennoù dreist-holl
mes cigarettes en particulier.
Une fois en cellule,
Ur wech en gellig,
em eus goulennet e vint rentet din.
j’ai demandé qu’on me les rende.
Mais on m’a dit que c’était défendu.
Met lavaret ‘zo bet din e oa difennet.
Diaes-tre e oa bet an devezhioù kentañ.
Les premiers jours ont été très durs.
C’est peut-être cela qui m’a le plus abattu.
Setu ‘pezh’meus diflaket ar muiañ marteze.
Susañ a raen tammoù koad
Je suçais des morceaux de bois
que j’arrachais de la planche de mon lit.
a dennafen eus plankenn ma gwele.
Albert Camus – l’Etranger
Page 2
Dans chaque ligne en breton de cette page 2,
un mot a peut-être été modifié.
Quand je suis entré en prison,
Pa’z on aet en toull-bac’h.
e oa bet tapet dan ma gouriz,
on m’a pris ma ceinture,
mes cordons de souliers,
mi c’herdin-soulioù,
mo c’hravatenn
ma cravate
et tout ce que je portais dans mes poches,
heg tout ar pezh a zougen em chakodoù,
ma sigaretennoù dreist-all
mes cigarettes en particulier.
Une fois en cellule,
Ur wech en gellig,
em eus goulennet e vint rentet don.
j’ai demandé qu’on me les rende.
Mais on m’a dit que c’était défendu.
Met lavaret ‘zo bet din e oa dibennet.
Diaes-tre e oa but an devezhioù kentañ.
Les premiers jours ont été très durs.
C’est peut-être cela qui m’a le plus abattu.
Setu ‘pezh’meus diflaket ar muiañ marteze.
Susañ a raen tammigoù koad
Je suçais des morceaux de bois
que j’arrachais de la planche de mon lit.
a dennafen eus plankenn mi gwele.
*
Page 1
Je suis photographe amateur,
Luc’hskeudenner amatour on,
ha kemer a ran kalz a luc’hskeudennoù.
et je prends beaucoup de photos.
Mon appareil, très simple,
Ma mekanik, eeun-tre,
ne guita ket ma chakod.
ne quitte pas ma poche.
Petit à petit, j’ai appris.
Desket em eus tamm-ha-tamm.
Gwellaat a ran.
Je m’améliore.
Mais pourtant, je continue
Met kenderc’hel a ran koulskoude
d’ober kalz a luc’hskeudennoù null mik c’hoazh.
de faire encore beaucoup des photos complètement nulles,
que j’élimine
Skarzhañ a rin anezho
en ur brometiñ ober gwelloc’h ar wech kentañ.
en promettant de faire mieux la prochaine fois.
Ce témoignage se poursuit par :
Ce qui me rassure un peu, c’est que j’ai assisté, une fois, par hasard, à la sélection de ses photos par un photographe très célèbre : je peux vous dire que pour une photo réussie à ses yeux, il y en avait des dizaines qu’il ne gardait pas ; ce fut pour moi une grande découverte, qui m’a donné confiance.
Page 2
Dans chaque ligne en breton de cette page 2,
un mot a peut-être été modifié.
Je suis photographe amateur,
Luc’hskeudenner amateur on,
ha memer a ran kalz a luc’hskeudennoù.
et je prends beaucoup de photos.
Mon appareil, très simple,
La mekanik, eeun-tre,
ne guita kut ma chakod.
ne quitte pas ma poche.
Petit à petit, j’ai appris.
Desket em eus tomm-ha-tomm.
Gwellaat o ran.
Je m’améliore.
Mais je continue pourtant
Met kenderc’hel a ran koulskoudi
d’ober kalz a luc’hskeudennoù null mik c’hoazh.
de faire encore beaucoup des photos complètement nulles,
que j’élimine
Skourzhañ a rin anezho
en ur brometiñ aber gwelloc’h ar wech kentañ.
en promettant de faire mieux la prochaine fois.
* * * * * * * *
8-
D’un livre d’enseignement du breton,
je reproduis ci-joint une série de sujets de rédaction
(per denez – kentelioù brezhonek, eil derez – al liamm 1971).
Bien sûr, je ne vous les propose pas comme sujets de rédaction, mais comme des textes à chercher à comprendre.
Je vous communiquerai bientôt un début de DicoPerso, élaboré à partir de ces textes.
*
Question :
Que peut bien vouloir dire « homañ zo o vont d’ober glav » ?
(dont la traduction littérale est « celle-ci va pleuvoir »)
*
Pourquoi ma démarche s’adresse-t-elle à des autodidactes ?
Eh bien, parce que, dans un système scolaire habituel, l’élève est radicalement exclu des choix concernant
– ce qu’il y a à apprendre,
– et la manière d’apprendre,
et que cela constitue la racine de bien des maux de la société où nous baignons…
(mes billets sur l’école paraissent quotidiennement, sous pseudonyme, à : desinfo.info/https://desinfo.info/etiquette/ecole/ )
*
Skeudenn : Ur stal-labour er pen all d’ar bed
Un tammig
Petra rit d’ar sadorn goude ho labour ?
Un nozvezh war ar maezh pe un nozvezh e kêr : kontit an eil pe eben.
Une nuit à la campagne ou une nuit en ville : racontez l’une ou l’autre.
Kontit ar pezh a ousoc’h ha lavarit ar pezh a sonjit diwar-benn an dud youank-se a zo bet anvet a-wechoù « hippies » e saozneg, hag en deus Jack Kerouac taolennet o doare-bevañ.
Racontez ce que vous savez et dites ce que vous pensez de ces jeunes gens qui ont parfois été appelés « hippies » en anglais, et dont Jack Kerouac a dépeint le mode de vie.
Savit ur pennad-skrid diwar-benn un den fentus, pe un den disheñvel-tre diouzh ar re all e doare pe zoare, oc’h eus anavezet, pe hoc’h eus klevet komz diwar e benn.
Composez un texte sur une personne rigolote, ou très différente des autres d’une manière ou d’une autre, que vous avez connue, ou dont vous avez entendu parler.
Kontit ul lidambroug bennak, relijiel pe get, pe un dibunadeg bennak studierien pe micherourien en harz-labour, o vale a-hed straedoù ur gêr vras.
Racontez une procession, religieuse ou non, ou bien une manifestation d’étudiants ou d’ouvriers en grève, parcourant les rues d’une ville.
Un devezh goañv, e kêr pe war ar maez.
Kontit unan eus ho tevezhioù-labour, hini dec’h da skouer.
Peseurt pouez he deus ar beskerezh e buhez hor bro ? Peseurt dazont en deus an ijinerezh stag ouzh ar beskerez ?
Quel poids a la pêche dans la vie de notre pays? Quel avenir a l’industrie liée à la pêche ?
Perak ez eo pouezus, ha talvoudus, anavezout ar vro a vever enni ? Hag anavezout a rit mat hor pro ?
Hag-eñ e tlefe al loened gouez bezan gwarezet ? E peseurt doare ? Petra a ouzoc’h diwar-benn an tachennoù bras-se, a gaver bremañ e meur a vro, e-lec’h ma c’hell al loened gouez bevañ e peoc’h hag en o frankiz ?
Les animaux sauvages doivent-ils être protégés ? De quelle manière ? Que savez-vous de ces vastes espaces, qu’on trouve aujourd’hui dans maints pays, où les animaux sauvages peuvent vivre en paix et en liberté?
Gouzout a rit e vez kontammet bremañ an aer a analomp, an dour a evomp, an douar hag ar mor a ro deomp boued, gant loustoni a bep seurt. Petra soñjit eus ar gudenn ? Petra ‘zlefe bezañ graet da saveteiñ buhez ha yec’hed an dud ?
Vous savez que sont aujourd’hui contaminés l’air que nous respirons, l’eau que nous consommons, la terre et la mer qui nous nourrissent, par des saloperies de toutes sortes. Que pensez-vous du problème? Qu’est-ce qui devrait être fait pour préserver la vie et la santé des gens?
Peseurt ti a blijfe deoc’h kaout da vevañ ennañ ?
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Cette page sera bientôt réorganisée.
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Henri Guéguen gueguenhenri@gmail.com
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