être informés 1

Dès ses origines, desinfo.info écrivait
« – Pourquoi nous informons-nous ?
– Eh bien, pour « être au courant », répondra-t-on spontanément…
– Hum-hum ! J’ai l’impression que c’est bigrement plus complexe que ça… »

L’intention était de creuser ce « bigrement plus complexe que ça ».
Pourtant, depuis un an et demi, trop peu de choses se sont écrites ici à ce sujet.

Aujourd’hui, une bribe en forme d’hypothèse :
Depuis son état Sapiens, l’humain se nourrirait d’infos en forme de mots, dont une part vient d’au-delà de son cercle proche, et est reçue collectivement, en confiance, souvent au même moment.
C’est ce lot d’infos-mots venus d’ailleurs et reçus par tous qui forme ce qu’on nomme l’info.
La palette en est large : ça va du fait divers aux injonctions doctrinales.
(et ce n’est pas d’aujourd’hui que l’image est la compagne naturelle de ces mots)

L’humain post-sapiens ne pourrait pas survivre sans.
Et, au lieu que cette dépendance diminuerait, elle serait en train de se renforcer à l’époque que nous vivons, dite « de l’information ».
Les plus intenses campagnes de propagande religieuse ou politiques du passé n’ont peut-être jamais trouvé terrain plus favorable.
Ainsi les actuelles campagnes de propagande ont-elles la partie belle.

*

Chantier 1
Comment, aujourd’hui, la réflexion personnelle peut-elle trouver place AU SEIN DE ces incontournables infos-mots-venus-d’ailleurs-et-reçus-collectivement, afin d’en émanciper l’individu ?
Ou bien doit-on considérer que la prétention émancipatrice, tenue en oriflamme occidental durant quelques siècles, ne fut qu’un feu de paille, dont ne subsisterait qu’une collection de mots droits-de-l’hommistes ?

On lit chez le philosophe d’il y a un siècle Max Scheler :
« Les éducateurs ont souvent noté qu’il fallait prendre soin d’augmenter chez les élèves la conscience de leur pouvoir et de cultiver, pour ainsi dire, cette conscience pour elle-même.
Il arrive que beaucoup de puissances restent en sommeil qui jamais ne se réaliseront, et cela tout simplement faute pour l’intéressé de posséder la vraie conscience de son pouvoir, la conscience des forces réelles de son vouloir. »

Mais, quels « éducateurs » ?
Ceux de l’école en train d’imploser sous nos yeux ?
Implosant peut-être précisément pour s’être abstenue de chercher sa place dans cette conjoncture, étouffant même ce qui faisait écho à Scheler ?
Si oui, était-ce inscrit dans ses gènes ?

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J’aime me poser des questions, et j’ai des convictions : les deux marchent de pair !

Mes billets, au jour le jour, s’ajoutent à pas mal de mes écrits anciens…

Aujourd’hui, je suis aussi l’éditeur de desinfo.

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