Puisque j’y suis, voici comment j’ai fait la connaissance de M-R.
Ce jour-là, il y a de cela une paire d’années, je marche le regard au sol, j’aime assez ça, et voilà que me tombe sous les yeux un livricule – je n’ai pas d’autre mot pour le désigner – traînant dans une allée.
‘Je suis étudiante en Arts. Je diffuse ce carnet vierge pour que vous y notiez ce qu’il vous plaît d’écrire, dessiner, peindre ou que sais-je… N’hésitez pas à vous exprimer. Et postez votre œuvre à l’adresse suivante : ‘
Je venais d’écrire à une mienne amie ma conviction ‘Hallal, cacher, bio = même combat ! Tout ça c’est pour espérer entrer dans le royaume des purs’. Je recopie le même courrier sur le livricule de M-R. et je poste.
Six mois plus tard, et – coïncidence ? – alors que je suis de passage dans la même ville, coup de fil d’un numéro et d’une voix que je ne connais pas. C’est M-R. Elle souhaite me faire part de ses découvertes à travers son expérience. J’apprendrai surtout qu’elle y est bigrement allée au culot : livricules subrepticement déposés dans les poches des gens, dans les sacs de dames, etc. Provocatrice ? Saltimbanque ?