Je rencontre L., maçon, ex-clochard de rues me dit-il, dans un bistrot où, concomitamment à l’entretien de comptoir que j’ai avec lui, prend fin une séance de café-philo.
Son raisonnement, faut suivre pour le comprendre ! Sûr que ça ne va pas de soi… Quel espoir a-t-il donc, lui, Luis, de pouvoir confronter sa vision du monde avec d’autres – ces philosophes-de-café, par exemple – puisque sa capacité à formuler est inhibée par sa peur a priori de n’être pas accepté comme être pensant, puisque pas raisonnant ?
Au bout du bon bout de temps qu’il prend pour me jauger, quand son regard vers moi cesse d’être durement méfiant pour en venir à exprimer ses tripes, Luis m’expose les quatre vertus cardinales que sa difficile expérience de la vie l’a amené à privilégier et à rechercher : Clarté – Respect – Courage – Partage. énoncées telles que.
Problème : à l’entendre, si tout le monde pensait comme lui, le monde serait enfin gouverné par l’authentique vérité. Je ne sais si les philosophes-de-café pensent ainsi de leur côté, mais il est probable que, si oui, ils n’oseraient ni l’exprimer en mots, ni même se l’avouer.
Quant à moi-même ?