Dépublication

désinformation – Vocabulaire

Les nettoyeurs du net ont inventé Dépublication.
*
*
lettre très verte & un peu ouverte à M. Jean-François Bayart :
bonjour monsieur

c’est à cause de votre succès médiatique actuel que je vous écris
.à cause de ce que vous publiez au Temps et qui sonne juste
.et à cause du fait que vous parvenez à vous faire entendre

…mais surtout parce que vous êtes l’un des blogueurs accueillis par Mediapart’

en août 2021, le blog que j’édite publiait ceci.
Mediapart’ avait choisi la voie d’autorité, tentante pour tout pouvoir, en « dépubliant » Mucchielli
une certaine conception du débat, n’est-ce pas…

à ma connaissance, aucun signe personnel* ou collectif des autres blogueurs n’est venu, à l’époque, montrer que ceux-ci fissent autre chose qu’assurer leur ordinaire

il est dit qu’un prolétaire ne saisit ni d’emblée, ni tout seul, l’enveloppe dans laquelle il ou elle est engluée
il semble qu’il en aille de même chez des intellectuels-ayant-des-choses-à-dire, …même groupés

Oncle H, Le 7 juin 2023

  • Correctif du 17 juin 2023 : je découvre le blog de « Boris« , publié par Médiapart, donc non-censuré, qui écrit « Contre la censure de Mediapart« :
    « La censure d’un billet de Laurent Mucchielli par la Rédaction de Mediapart est donc bien hypocrite : ses billets apportent un pluralisme bienvenu qui contribue à l’attrait du média, puisque la confusion existe pour beaucoup entre Le Club et la rédaction. Confusion sans doute très favorable à Mediapart. Mucchielli est un des seuls, avec Enzo Lolo* et quelques autres qu’il me reste à découvrir, à apporter une expertise discordante et fouillée. Il faut leur répondre sur le fond, ce qui pourrait être stimulant, et non balayer leurs arguments d’un revers de main ou par des « mises au point » bancales ou fallacieuses. »

*

Ma lettre ci-dessus à M. Bayart a conduit un correspondant à m’écrire :
Un journal a bien le droit de publier ce qu’il veut, non? Et partant de là, de dépublier aussi, non? Certes la dépublication est un peu différente (et moins défendable que la libre publication…)

Je lui réponds ceci :
Je te trouve particulièrement léger avec la liberté d’écrire !

Mediapart’ a maintenu les blogs de lecteurs, alors que d’autres médias les ont abandonnés.
Respect.

Les blogs de Mediapart’  ne sont pas écrits par les journalistes de Mediapart’, mais par des auteurs indépendants.
Ils ne sont pas affichés dans l’espace du journal lui-même : il faut changer de page pour y accéder.
Mediapart’ « publie », certes, mais sa responsabilité à l’égard de tiers ne peut être la même que s’il s’agissait d’articles du journal lui-même (cas dans lequel il a parfaitement le droit de dépublier si ça lui chante).
On trouve, dans le Manifeste de Mediapart’ lui-même, une distinction entre ‘côté journal » et « côté club ».
Et aussi cette mention qui dédouane peu ou prou le journal : « Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.« 
Vient ma question : De quoi s’est défendu Mediapart’ en dépubliant Mucchielli ?

Précision du 17 juin 2023 – Je découvre tout juste, aujourd’hui, les explications fournies par Mediapart à propos de cette dépublication, dont je n’avais pas encore connaissance.
Je maintiens néanmoins ce qui suit :

Que dit la « Charte de participation » à ce « lieu d’expression unique en France » ?
« Droit de savoir et liberté de dire sont deux principes fondamentaux sans l’exercice desquels il n’est pas de démocratie vivante. Il n’y a pas de véritable participation à la vie de la cité de chacun·e d’entre nous sans droit de savoir tout ce qui est d’intérêt public, ni liberté de dire ce qu’on en pense, de débattre et de contester. En alliant un Journal indépendant à un Club participatif, Mediapart illustre résolument cette défense de l’idéal démocratique.
Elle est aujourd’hui d’autant plus nécessaire que les dérives autoritaires de pouvoirs issus de l’élection caractérisent notre époque. Ayant pris conscience des potentialités émancipatrices de la révolution numérique – de partage du savoir, de mobilisation du public et de communication sans frontières –, ils n’ont de cesse de la discréditer et de la pervertir : en limitant l’exercice de nos libertés numériques, en criminalisant l’expression d’opinions dissidentes et en dévoyant Internet par un usage propagandiste.
Dès lors, la défense de la liberté d’expression engage notre responsabilité individuelle afin de ne pas offrir de prétexte à cette offensive conservatrice.
« 
Est-ce de ceci que se protège Mediapart’ : ne pas présenter de prétexte à des attaques (conservatrices) contre lui ?
Analogie : il est vrai qu’héberger un criminel est passible de poursuites.

« Analyses, opinions, témoignages, tribunes, blogs militants, le Club est un espace d’expression pluraliste. »    Bla-bla ?

« Voici le cadre qui garantit des échanges sereins et conformes à la loi :
Injures et invectives
Sexisme / Transphobie / Oppressions de genre
Racisme
Homophobie
Discriminations
Incitation à la violence
Hors Sujet
Réclame
Fausses Nouvelles
Réponse à un commentaire dépublié
Doublon
Reproduction de messages privés et commentaires
Reproduction d’article complet
Droit d’auteur
Atteinte à la dignité humaine
Cyber-harcèlement
Autres motifs »

Je ne vois que « fausses nouvelles » pour expliquer la décision des nettoyeurs de Mediapart’.
Noter que, à ma connaissance, contrairement à d’autres organes de presse (Décodeurs, etc.), Mediapart’ ne s’est pas offert un service « côté journal » pour nettoyer les esprits de ses lecteurs : tâche jugée au-dessus de ses moyens, tant au plan des charges qu’à celui des évidentes difficultés à discriminer ?
Pourtant cette fonction apparaît « côté club » : discriminer ne semble donc pas au-dessus des forces de Mediapart’.
Si l’on cherche combien de fausses nouvelles a publié Mediapart’ à l’occasion de la fameuse grande guerre du covid, que donnera cette exploration ?

(on peut lire, à ce sujet, mon article « dissonnances » de juillet 2021)

Ou faudrait-il recourir à « Autres motifs » pour éclairer l’événement ?

Rigolo : Mucchielli a, ensuite, multiplié sur son blog les invitations à se procurer son bouquin, sans que le motif « réclame » fût invoqué pour les dépublier à nouveau…
Pourtant, il me semble plus aisé de détecter une « réclame » qu’une « fausses nouvelles » !

Mais bon, ce qui, surtout, me semble inadapté de la part d’une institution proclamant la valeur de débattre et de contester, c’est qu’elle n’ait pas jugé bon d’appliquer ses valeurs au cas Mucchielli, en débattant publiquement.
J’aimerais savoir si c’est la règle pour toute dépublication depuis l’origine du Club : ne pas débattre.
Peut-on sérieusement énoncer « débattre » et « contester » sans mettre en place un dispositif ad hoc ?
N’est-ce pas comme vanter le principe des élections sans fournir d’urnes aux votants ?

Il est vrai que, de la part de Mediapart’, il eût été assez acrobatique de dialoguer avec l’auteur sur la notion de « fausses nouvelles » appliquée aux dommages constatés des vaccins, quand celui-ci déclare souhaiter que soit étudié beaucoup plus en détail les données officielles de la pharmacovigilance et que, au terme d’une analyse bénéfices/risques méticuleuse, soit déterminé à quelles catégories bien précises de la population il est possible de proposer la vaccination sans risque que les effets indésirables graves soient plus nombreux que les formes graves de la Covid dont elle censée les protéger.

Nota – Si on lit d’autres « contributions » à Mediapart’, celui-ci tolère par ailleurs celles qui dénoncent les dérives des mesures-covid.

Faut-il recourir à « Autres motifs » pour éclairer l’événement ?
Celui-ci ?
Naaaannn !
Aucun Mediapart’ au monde ne se comporterait de la sorte, voyons !

*

  • A peu près à la même époque, un autre blogueur subit le même sort que Mucchielli, puis fut re-publié, pour Covid-19 – Les vaccins vus à travers la pharmacovigilance de l’OMS.
    Cette fois, Mediapart avait, semble-t-il, initialement pris pour argent comptant les arguments fallacieux du nettoyeur « Fact & Furious », …qui fut lui-même amené à s’excuser auprès de l’auteur.



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J’aime me poser des questions, et j’ai des convictions : les deux marchent de pair !

Mes billets, au jour le jour, s’ajoutent à pas mal de mes écrits anciens…

Aujourd’hui, je suis aussi l’éditeur de desinfo.

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