Allez, je vais faire ma NSC !
Oncle H
– Pour ton reportage à Nice, tu dois montrer que nous avons un peu évolué au sujet des manifestants contre le passe sanitaire.
Nous avions, jusqu’ici, négligé la force de ces rassemblements du samedi.
Si nous poursuivions ainsi, ça pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour nous.
Donc, ton rôle, Juliette, est de ramener de là-bas des éléments pour alimenter notre léger virage, tout en maintenant notre double analyse de fond qui demeure :
Ce mouvement est
1) trop hétéroclite pour avoir quelque avenir que ce soit,
2) nuisible.
C’est délicat, je sais, mais je te fais confiance.
Important – Essaie de placer le mot « antivax », mais en le faisant prononcer par quelqu’un que tu rencontres par exemple : ne le prends pas à ton compte, ça ne passerait plus.
Ah ! autre chose : pas la peine de dire que les chiffres officiels ne représentent pas la réalité. Aucun média ne le fait, donc, pourquoi le ferions-nous ?
Et évite aussi toute référence aux feux de croisement tricolores, aux vaches indisposées par les locomotives, ou tout rapprochement de ce genre ; ça non plus, ça ne passerait plus cette fois.
OK ?
Début de la prestation de Juliette B.
A Nice, 10 000 personnes ont défilé contre le passe sanitaire.
Une foule hétéroclite a manifesté, samedi 7 août, contre la politique vaccinale du gouvernement.
Tout ressemblait, au départ, à un samedi classique du mois d’août sur la Côte d’Azur. A Nice, cet après-midi du 7 août, des touristes dégustaient une glace sur la promenade des Anglais, d’autres rentraient à l’hôtel une serviette de bain sous le bras. Aux terrasses des cafés et des restaurants, les couples et les familles sirotaient tranquillement un diabolo menthe ou un jus de fruits. Puis, vers 16 heures, une foule compacte réunissant près de 10 000 personnes s’est mise à déferler sur l’avenue la plus célèbre de Nice, criant « Liberté ! Liberté ! ». Sur place, les réactions fusent. « Encore les antivax, ça commence à bien faire », lâche, ahuri, un monsieur qui vient de remonter de la plage. « Bravo ! Bravo ! », hurlent à l’inverse des touristes perchés à la fenêtre de leur chambre d’hôtel, faisant de grands signes d’applaudissements.
A deux jours de l’entrée en vigueur du passe sanitaire dans toute la France et en plein mois d’août, le cortège niçois réunissant des opposants à la politique vaccinale du gouvernement a encore grossi ; les autorités dénombraient 6 500 manifestants lors de la précédente mobilisation, le 31 juillet. Au total, d’après les chiffres du ministère de l’intérieur, 237 000 personnes ont défilé aujourd’hui dans toute la France, contre 204 000 la semaine passée. Dans le Sud-Est, la mobilisation est particulièrement importante : au moins 47 000 personnes y ont manifesté, selon la police, dont 19 000 personnes à Toulon.
Au sein du cortège, les profils sont divers : on croise des vacanciers, des gens du coin, des mères célibataires, des familles entières, des soignants, des chefs d’entreprise, des « gilets jaunes » de la première heure et des personnes qui n’étaient encore jamais descendues dans la rue. Certains se disent plutôt de droite, d’extrême droite, parfois de gauche, voire apolitique.
Je ne puis citer qu’un extrait ; ici la suite.