Les décodeurs 1

désinformation – Nettoyeurs

Désireux de savoir le vrai sur l’auteur de la catastrophe militaire de Kakhova, j’ai consulté « Les Décodeurs » de leur Monde, et obtenu ceci :
« la destruction du barrage hydroélectrique de Kakhovka, dans la nuit du lundi 5 au mardi 6 juin, attribuée par l’Ukraine et ses alliés aux forces armées russes qui contrôlaient la zone,« 
Et c’est tout.
Comme s’il n’y avait rien d’autre à chercher à ce sujet. Comme si ça ne faisait pas débat ?
Il y a une certaine ressemblance avec l’affaire du missile arrivé en Pologne, non ?

Au lieu de ça, des images et des images…
Les mêmes que dans Paris-Match, d’ailleurs !

Mon trouble s’est accru lorsque, poursuivant la lecture de la rubrique, je découvre ceci, à propos du controversant Pr Raoult :
« le fantasme conspirationniste n’est jamais loin, comme lorsqu’il déclare, pour expliquer les articles critiques dont il fait l’objet, que « les subventions de la presse française par l’industrie pharmaceutique sont considérables » – il semble au mieux faire une confusion avec les subventions de l’État à la presse, au pire inventer complètement.« 
Bigre !
M. Rivière produit-il donc un faux lorsqu’il publie ceci :
« Suzanne, journaliste, avait quitté Paris pour le sud de l’Angleterre, où elle espérait vivre de piges — ce qui s’avère plus difficile que prévu. Mais voilà qu’elle reçoit, par courriel, une proposition alléchante : « Nous souhaiterions que vous participiez à la rencontre médicale du 22 janvier à Londres, et que vous écriviez un article pour la presse française. L’objectif est d’informer le public à propos d’une maladie prévalente mais relativement inconnue, et des nouvelles avancées thérapeutiques dans le domaine. » Suit un descriptif détaillé de cette « maladie », et des excellents résultats du nouveau traitement. « Conscients que vous ne pouvez garantir la publication de cet article, nous vous verserons la somme de 500 livres pour participer à cette journée, écrire l’article et le proposer à l’Agence France-Presse, au Monde ou au Quotidien du médecin, par exemple. » Intriguée, Suzanne demande quelques précisions. « Je vous rassure, c’est une pratique très courante : il y aura là dix journalistes britanniques et quatre viendront de Scandinavie. » La copie d’un confrère est glissée en pièce jointe, à titre d’exemple… ou de modèle. « Bien sûr, si vous réussissez à faire publier cet article, il sera plus facile pour moi de vous réinviter par la suite. »

M. Rivière signale aussi « la publi-information du syndicat patronal des entreprises du médicament (LEEM), pour qui « la recherche avance, la vie progresse » (une campagne déclinée sur France-Info et Radio Classique ainsi que sur les trois chaînes de France Télévisions). »

Fact Checking signifie, si je ne m’abuse, vérification des faits.
Fact Checkons donc les Fact Checkeurs !

Finalement, c’est quoi, ces décodeurs ?
Du pipeau pur et simple ?
Je décide d’aller y voir de plus près.

Une idée me vient soudain : faudra-t-il obtenir l’interdiction de ce genre de soi-disant fact-checking ?
Car dans l’exemple n°2 plus haut, il y a du grave de grave !
Non seulement
1) un fantasme anti-conspirationniste semble troubler la raison de l’auteur, qui se permet ainsi de ne pas tenir compte des réalités, mais
2) le lecteur de leur Monde lit ça dans une rubrique supposée encore plus crédible que toutes les autres du même quotidien !
Pour dire les choses autrement, il y a tromperie au carré !
(à suivre)

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J’aime me poser des questions, et j’ai des convictions : les deux marchent de pair !

Mes billets, au jour le jour, s’ajoutent à pas mal de mes écrits anciens…

Aujourd’hui, je suis aussi l’éditeur de desinfo.

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